Les questions à l’officine

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Publié le 22/01/2018
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Comment dépister simplement la presbyacousie ?

Des tests simples permettent déjà une bonne orientation. C’est ainsi que les personnes atteintes de presbyacousie ont beaucoup de mal à distinguer les chuchotements, les consonnes « sifflantes » (S, Z, CH) ou « fricatives » (F, V), ainsi que les voix féminines ou enfantines (car plus aiguës).

Signe également caractéristique, ce trouble auditif s’accompagne en général, mais à un stade un peu plus tardif, d’une intolérance au bruit (ce qui peut paraître paradoxal chez un sujet devenant sourd), car le seuil auditif abaissé se rapproche du seuil de gêne auditive qui, lui, ne change pas. Cela se traduit, par exemple, par une sensation désagréable lorsqu’on fait répéter un peu plus fort une phrase mal entendue. Enfin, dans près d’un tiers des cas des acouphènes sont également présents, voire précèdent les altérations auditives.

Est-il exact que l’exposition au bruit expose systématiquement à une dégradation auditive plus ou moins précoce ?

Tout dépend des cas et des circonstances.

En effet, l’exposition au bruit est un facteur pour lequel il existe une sensibilité variable d’une personne à l’autre. La prévention chez les travailleurs exposés (tôlerie, usine, bâtiment…) est impérative avec les protections antibruit prescrites par le médecin du travail et un dépistage audiométrique annuel. Ces travailleurs, trop souvent négligents ont, à l’âge de la retraite, une baisse auditive liée au vieillissement beaucoup plus sévère que celle des sujets non exposés. Il en est de même chez les sujets jeunes, et la prévention consiste bien sûr à éviter les sons trop forts. Toutefois, une étude comparant les courbes audiométriques de ceux écoutant de la musique à des niveaux sonores élevés et allant à des concerts, à d’autres non exposés à ce type de bruit, n’a pas retrouvé de différence significative. La toxicité du bruit semble surtout due à des traumatismes sonores aigus répétés comme la manipulation de pétards, les carabines, les mobylettes « trafiquées » et rendues bruyantes ou, chez l’adulte, l’utilisation d’instruments de bricolage (perceuses, tondeuses, ponceuses…). Il faut donc recommander à ces bricoleurs de porter des bouchons ou des casques protecteurs antibruit.

Que faut-il penser des assistants d’écoute ?

Depuis août 2014, les pharmacies sont autorisées à vendre des appareils appelés "assistants d'écoute", qui sont des appareils auditifs pré-réglés. Contrairement à une prothèse auditive, l'assistant d'écoute, réglé de manière standard, ne peut donc pas s'adapter à l'audition particulière de son utilisateur. Leur puissance maximale d'amplification est fixée à 20 décibels. L'assistant d'écoute, réglé une fois pour toutes, est donc moins sophistiqué qu'une prothèse qui permet un réglage fréquence par fréquence pour s'adapter au mieux à l’audiogramme du sujet. Les assistants d'écoute peuvent bénéficier aux personnes présentant une surdité débutante dans le cadre d’une presbyacousie et, plus largement, aux adultes atteints de surdité légère. Il s'avère néanmoins indispensable de faire le point en amont avec un médecin ORL sur son trouble de l'audition.


Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3404