Rappel physiopathologique

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Publié le 22/01/2018
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Presbyacousie :

La presbyacousie est la forme de surdité progressive la plus répandue.

Liée à l’âge, plus de 8 millions de personnes en souffriraient en France : 1 personne sur 4 après 60 ans, 1 sur 3 après 65 ans et 1 sur 2 après 70 ans, plus souvent des hommes que des femmes.

La presbyacousie est une détérioration, bilatérale et symétrique de la fonction auditive dont la seule cause est l’âge.

Les personnes atteintes se plaignent d’avoir du mal à suivre convenablement les conversations lorsque celles-ci se déroulent dans un lieu bruyant ; typiquement une salle de restaurant, lors d’une réunion familiale ou lorsque le niveau de la radio ou de la télévision est un peu fort.

En fait, seuls les sons aigus sont difficiles à percevoir, les voix de femmes étant ainsi moins bien entendues que les voix d’hommes, plus graves. Or 60 % de la compréhension est basée sur 5 % de l’énergie située dans les aigus !

Avec le temps, la presbyacousie s’intensifie et concerne des sons de plus en plus graves, limitant alors très fortement la capacité à suivre une conversation, et conduisant la personne à s’isoler des autres, à se replier sur elle-même, avec le risque de se désocialiser et même de développer une véritable dépression.

Acouphènes :

L’acouphène correspond à une perception sonore élémentaire (sifflement, bourdonnement, souffle…) sans source extérieure ; il ne s’agit pas d’une hallucination psychiatrique.

Il en existe deux types : les acouphènes subjectifs et les acouphènes objectifs. Les premiers sont de très loin les plus fréquents (95 %) et ne sont audibles que par le patient. Ils témoignent d’une lésion existant ou ayant existé des voies auditives périphériques ou centrales. Un acouphène subjectif peut être considéré comme aigu ou subaigu durant la 1re année d’évolution, puis comme chronique après 1 an. À l’inverse, les rares acouphènes objectifs sont audibles par l’entourage ou le médecin (ils peuvent être enregistrables) et correspondent à un bruit organique pouvant être d’origine vasculaire (pulsation synchrone au pouls), ou musculaire (à type de claquement). L’acouphène est dit compensé quand la qualité de vie du patient n’est pas altérée par sa présence, bien qu’il puisse l’entendre, en particulier dans les ambiances silencieuses. Cette situation est la plus commune (environ 80 % des cas) et ne nécessite pas obligatoirement de prise en charge spécifique. L’acouphène est au contraire dit décompensé quand il est la source d’un inconfort, parfois majeur, associant hyperacousie, troubles attentionnels, troubles du sommeil et réactions anxiodépressives. C’est à cette minorité de patients invalidés (moins de 20 %) que doit être proposée une prise en charge multidisciplinaire adaptée.


Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3404