DÈS que se manifeste le « carrefour digestif », estomac-foie-vésicule biliaire-pancréas, les ressources des végétaux aux vertus digestives font merveille. Elles répondent principalement à deux types de symptômes : digestion lente, ballonnements accompagnés de gaz, pesanteur après le repas, bouche pâteuse, mauvaise haleine, constipation, somnolence, d’une part ; brûlures, crampes, nausées, renvois, signes de dyspepsie spasmodique plus connue sous le nom d’indigestion, d’autre part.
Agir sur la vésicule biliaire.
Certaines plantes peuvent produire une cascade d’effets désirables, notamment en matière de digestion. C’est le cas de la Sauge dont le nom est inspiré de son pouvoir salvateur. « L’herbe sacrée » est en effet investie de bien des pouvoirs. Régulatrice des sécrétions biliaires et gastriques, elle a aussi une action antispasmodique, levant les spasmes qui bloquent la digestion. Elle est recommandée en cas de digestion lente, tout comme la menthe, la mélisse… D’autres plantes sont plus utilisées pour leur effet sur la sécrétion et l’évacuation de la bile (qui, en émulsionnant les graisses, aide à leur digestion). Stimulant et hépatoprotecteur, l’extrait de boldo doit ses propriétés cholagogues et cholérétiques à un précieux alcaloïde présent dans ses feuilles, la boldine. Toute la sphère digestive s’en trouve stimulée. La feuille de l’artichaut (et non la fleur que l’on consomme) a fait ses preuves dans le traitement des affections hépatobiliaires. Très utile dans les cas de congestion, d’insuffisance hépatique, de jaunisse et de mauvaise digestion des corps gras, elle est également indiquée dans les états de constipation grâce à son action sur le péristaltisme intestinal. D’autres de ses composants, stérols, magnésium, potassium font aussi sont intérêt, si bien que pour bénéficier de tous ses effets, il est recommandé de l’utiliser sous la forme de poudre totale. La fumeterre (fumée de terre) est une autre « star » de la médecine traditionnelle. La richesse de ses actifs lui vaut ses multiples pouvoirs : dépuratif, diurétique, spasmolytique, il aide à régulariser le fonctionnement hépatobiliaire et calme les nausées. Il est rejoint par le radis noir dont la culture très ancienne remonterait à l’Égypte des Pharaons. Ses vertus médicinales reposent sur les composés organiques soufrés qu’il contient, favorisant le drainage du foie et de la vésicule biliaire, facilitant l’élimination des toxines et déchets. C’est le recours idéal pour faire face aux excès alimentaires de fin d’année.
Faciliter le transit.
Le séné de l’Inde est utilisé comme traitement d’appoint de la constipation occasionnelle chez l’adulte. Il contient des folioles riches en sennosides à l’activité laxative voire purgative selon la quantité utilisée. Réduites sous forme de poudre totale et prises par voie orale, elles produisent un effet au bout d’une dizaine d’heures. Leur action se traduit par une accélération de la motricité du côlon mais aussi une inhibition de sa capacité d’absorption d’eau, entraînant ainsi une augmentation du volume des selles. Deux plantes, permettant de rééduquer le transit en douceur, peuvent succéder utilement au séné. L’ispaghul, une herbacée originaire de l’Inde ou du Pakistan, porte des fruits qui renferment des graines ovales et brunes. Leur enveloppe (ou tégument) riche en mucilages peut absorber jusqu’à 60 fois son volume en eau, formant dans l’estomac un gel non assimilable par l’organisme. Outre l’accroissement du bol fécal, ces téguments stimulent le péristaltisme de l’intestin, facilitent le passage de son contenu et protègent la muqueuse digestive en cas de colite. Les graines de lin montrent aussi des propriétés intéressantes liées à leur richesse en fibres et en huile plolyinsaturée. Douce, leur action laxative est secondée d’un effet de lubrification des selles qui n’omet pas de traiter les douleurs abdominales et les colites.
Combattre ballonnements, spasmes et douleurs abdominales.
Aérophagie, ballonnements, flatulences ne sont pas seulement embarrassants. Ils peuvent être aussi très douloureux. Pour les combattre, plusieurs extraits végétaux se distinguent. Le fenouil permet d’éviter la formation des gaz intestinaux en bloquant le processus de fermentation des aliments en phase digestive. Il s’oppose également aux nausées et a le pouvoir de calmer spasmes et douleurs abdominales. Il est d’ailleurs conseillé aux femmes enceintes car il évite les colites du nourrisson en plus de stimuler la montée de lait. Le charbon végétal, obtenu par carbonisation de coques de noix de coco, est réputé pour fixer les gaz produits par l’intestin. Il a un grand pouvoir de désintoxication de l’organisme, capable d’absorber les résidus de pesticides et d’engrais, les métaux lourds, les solvants organiques, les bactéries toxiques issues des coquillages… Régularisateur des fonctions intestinales, il est aussi employé dans le cadre de diarrhées, gastro-entérites, gastralgies, aigreurs d’estomac… L’angélique, pour sa part, favorise l’écoulement de la bile et donc la digestion mais avant tout, elle est dotée d’excellentes propriétés antispasmodiques. Elle agit efficacement sur les douleurs et spasmes intestinaux, tout comme le romarin. Un trio de choc composé d’extrait de Gingembre, antinauséeux et antiémétique, de salicaire aux propriétés antisécrétoires et antiseptiques et de matricaire (camomille) antispasmodique peut s’avérer salutaire dans certains cas d’infections intestinales. À noter, enfin, l’utilisation au long cours de souches de levure (Saccharomyces boulardii) dans la prévention des colites et colopathies fonctionnelles, outre leur grand intérêt dans le réensemencement de la flore intestinale.
Article précédent
Faire face aux redoutables cancers digestifs
Article suivant
Les nématodes, hôtes indésirables du tube digestif
Faire face aux redoutables cancers digestifs
Le secret des plantes aux vertus digestives
Les nématodes, hôtes indésirables du tube digestif
Il y a gastro et gastro…
La trilogie du conseil digestif
Les mille et un mots du ventre
Voyage d’un médicament dans le tube digestif
« Le meilleur médicament, c’est vous ! »
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques