« Après mon divorce, j’alterne entre diarrhée et constipation. J’ai toujours eu plus ou moins des problèmes de douleurs abdominales, sans gravité. À votre avis, je dois consulter ? »
La présence de sang dans les selles, l’apparition de fièvre, d’amaigrissement et de diarrhée abondante sont des signes nécessitant une orientation médicale voire des examens complémentaires. Il s’agit de tests biologiques (NFS, ionogramme sanguin, biologie hépatique, dosage de la protéine-C réactive) et d’un examen parasitologique des selles sur 3 jours non consécutifs pour éliminer une cause parasitaire. L’endoscopie haute et la coloscopie, mettant en évidence une lésion organique colique ou iléale terminale, sont réservées en cas de forme diarrhéique, notamment chez des patients âgés de plus de 50 ans, ayant des antécédents familiaux de cancer colorectal, présentant une hémorragie digestive, un amaigrissement. Les personnes très anxieuses ayant besoin éventuellement de traitement adapté requièrent aussi un accompagnement soutenu.
« Les échéances à mon nouveau travail me stressent. J’ai mal au ventre en continu et les repas pris sur le pouce ne m’aident pas à digérer. »
Repas copieux et rapides, stress, fatigue… ces paramètres augmentent le risque de douleur chez le patient colopathe. Les patients hypersensibles, anxieux, hypocondriaques sont plus touchés par la maladie. Outre les médicaments et conseils alimentaires, le stress et l’anxiété doivent être traités. Une bonne mastication réduit les flatulences liées à une mauvaise fermentation des glucides des aliments. Ainsi, il faut mâcher longuement avant d’avaler, éviter les pailles pour boire, les boissons gazeuses et les chewing-gums favorisant l’absorption de l’air au niveau gastrique.
« Je suis souvent en déplacement et travaille tard en soirée. Mon transit est déréglé, résultat, je suis constipé ! »
La gestion de la constipation fait partie intégrante du traitement du SII. Les patients doivent apprendre à la selle dès qu’ils sentent le besoin d’évacuer, sans se retenir, ou bien aller aux toilettes à heure fixe. Rappelez aussi la posture favorisant l’exonération avec les pieds surélevés et les genoux remontés vers la poitrine. Les massages abdominaux, l’hydratation, avec des eaux riches en magnésium, et la pratique d’une activité physique régulière sont à favoriser. Selon la tolérance en fibres du patient, l’enrichissement des repas peut être proposé.
« Les FODMAP c’est un nouveau régime à la mode ? »
Sue Sheperd, diététicienne australienne, a mis au point dans les années quatre-vingt-dix, le régime d’éviction des FODMAP (Fructo, Oligo-, Di-, Monosaccharide et Polyols). Retrouvés dans pléthore d’aliments, ces sucres sont parfois mal digérés ou mal absorbés, alors à l’origine de douleur, ballonnements, borborygmes, ou troubles du transit. Les études ont prouvé l’innocuité et l’efficacité de ce régime avec une amélioration de la douleur et de la qualité de vie des patients. Le protocole prévoit l’éviction totale des FODMAP pendant 2 à 4 semaines, puis la réintroduction progressive de chaque groupe d’aliments pendant jours, pour tester la tolérance.
En l’absence d’efficacité au bout de 4 à 6 semaines, il est préférable d’arrêter. Difficile et contraignant, ce régime se fait sous l’égide d’un diététicien. Sans révolutionner l’alimentation, quelques conseils peuvent être prodigués au comptoir tels que choisir des produits laitiers sans lactose, privilégier les farines et produits céréaliers sans gluten et éviter les chewing-gums, bonbons et produits allégés riches en fructose et polyols, tout en veillant à un apport suffisant en protéines et matières grasses.
« On m’a dit qu’il faut manger des fibres, mais pas trop… »
Les fibres sont des glucides complexes non dégradés par l’intestin. Les fibres solubles, retrouvées dans les fruits et légumes frais, servent de substrat pour le microbiote intestinal. Leur transformation produit les gaz et ballonnements. Quant aux fibres insolubles, se concentrant majoritairement dans les enveloppes des graines de céréales et des légumineuses, elles accélèrent le transit et ont un effet détoxifiant. Chez les personnes ayant une SII-C, la part journalière de fibres insolubles est de 30 à 40 grammes par jour. En cas de maux de ventre ou d’irritation colique, cet apport est diminué.
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