L’objectif thérapeutique au comptoir vise à améliorer les symptômes avec régularisation du transit et diminution de l’intensité de la douleur.
Antispasmodiques
En première ligne du traitement du SII, les antispasmodiques ont révélé une efficacité sur l’intensité de la douleur diminuée. Sont cités le phloroglucinol (2 comprimés 3 fois par jour), l’association alvérine siméthicone (3 prises par jour), et le pinaverium, sur ordonnance.
Laxatifs
Le traitement de référence de la constipation chez les personnes atteintes du SII-C repose sur l’administration des dérivés du poly-éthylène glycol (macrogol). Ces laxatifs osmotiques attirent l’eau dans la lumière intestinale et hydratent les selles. Leur délai d’action est de 24 à 72 heures.
Les laxatifs de lest (fibres ou mucilages), non absorbés et retenant l’eau et les électrolytes, augmentent le volume du bol fécal, stimulant ainsi le péristaltisme intestinal. Il s’agit des gommes karaya et guar, du psyllium, de l’ispaghul et les fibres alimentaires. Agissant entre 24 et 48 heures, ils peuvent provoquer des ballonnements en début de traitement.
Les laxatifs ayant un délai d’action plus rapide (moins de 12 heures), sont les laxatifs stimulants : dérivés anthracéniques (aloès, séné, bourdaine, tamarin) et le bisacodyl (Dulcolax, Contalax). Ils stimulent la motricité intestinale et diminuent la réabsorption de l’eau au niveau du côlon. Irritants, ils ne sont pas utilisés plus de 10 jours et sont contre-indiqués chez les enfants, pendant la grossesse ou l’allaitement, en cas de colopathies fonctionnelles inflammatoires et de maladies rectales. Des interactions médicamenteuses sont à prendre en compte, avec les hypokaliémiants, les diurétiques, les digitaliques, l’amphotéricine B, les corticoïdes, les diurétiques…
Quant aux laxatifs lubrifiants (huile de paraffine ou de vaseline (Lansoyl) ils ramollissent le bol intestinal et lubrifient les parois. Ils peuvent entraîner une diminution de l’absorption des vitamines lipophiles A, D, E, K en cas d’administration chronique.
En traitement ponctuel de la constipation peuvent être proposés les traitements locaux tels que les suppositoires à la glycérine, les lavements (Microlax, Normacol) ou les suppositoires Eductyl.
Anti-diarrhériques
- Les ralentisseurs du transit (lopéramide : Imodium lingual), sont utilisés sur 2 à 3 jours maximum, à raison de 2 gélules de suite, puis une gélule après chaque selle non moulée. Ils sont réservés aux adultes de plus de 15 ans et contre-indiqués pendant la grossesse et l’allaitement.
- Les antisécrétoires intestinaux (racécadotril) sont efficaces pour les diarrhées très liquides. A contre-indiquer avec les IEC.
- Les pansements digestifs, de type diosmectite (Smecta), absorbant l’eau et rendant les selles plus dures, sont administrés en dehors des repas et de toute prise médicamenteuse.
En cas de diarrhée d’origine microbienne, les antidiarrhéiques comprenant des souches de probiotiques peuvent être proposés (lactobacilles-Bacilor ; Bacillus acidophilus-Lactéol ; Saccharomyces boulardii-Ultralevure).
En cas de phases alternant diarrhée et constipation, les mucilages (Spagulax) sont indiqués en première intention.
Probiotiques
Micro-organismes vivants, retrouvés dans les aliments fermentés comme les produits laitiers fermentés, la choucroute, le kéfir…, ils modulent le microbiote intestinal en limitant l’inflammation, renforçant les jonctions serrées et améliorant la qualité du mucus empêchant l’adhésion des pathogènes.
Deux souches ont montré une efficacité au cours du SII : la souche Bifidobacterium infantis 35624 (Alflorex) et la souche Lactobacillus plantarum 299v (Smebiocta LP), notamment dans l’amélioration de la qualité de vie.
Quant aux prébiotiques, aliments non digestibles comme les fructo-oligo-saccharides et l’inuline, ils sont dégradés dans la partie terminale de l’intestin en participant au bon développement du microbiote intestinal. Leur dégradation produit des gaz, dont le butyrate, excellent substrat pour les bactéries du microbiote, et agissant de façon positive sur les jonctions serrées.
Du côté hépatique
Si des troubles de la digestion surviennent, les médicaments hépatotropes : les cholagogues, favorisant la sécrétion de la bile (Sorbitol Delalande, Digédryl, Oxyboldine) ou le citrate de bétaïne, doivent être pris avant le repas. Les plantes telles que le boldo, cholagogue, le radis noir et l’artichaut, tous deux cholérétiques, peuvent aussi être conseillés.
Micronutrition et homéopathie
Une supplémentation en magnésium peut être utile (400 mg par jour), l’élément exerçant des effets sur la motricité intestinale, l’hyperexcitabilité neuromusculaire et viscérale.
Le complexe Gastrocynésine ou les souches Nux vomica, Antimonium crudum, Carbovegetalis, Colocynthis peuvent être proposés, sans oublier la souche Gelsemium en cas de stress ou terrain anxieux.
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