Autrefois appelé syndrome du côlon irritable, les recherches ont mis en évidence des anomalies touchant plus l’intestin grêle que le côlon, d’où le terme ajusté de syndrome de l’intestin irritable. La prévalence globale internationale est à évaluer à 11.2 %. La maladie touche majoritairement les femmes, âgées entre 40 et 50 ans.
Les anomalies motrices se caractérisent par une hyperactivité motrice, à l’origine de diarrhées, et par un transit accéléré des gaz, provoquant une sensation d’inconfort et de ballonnements. Deuxième élément physiopathologique du SII : l’hypersensibilité viscérale, d’origine périphérique, avec une sensibilisation des neurones afférents primaires intestinaux ou d’origine centrale. L’hyperméabilité intestinale, liée à l’altération des jonctions serrées et à l’activation de protéases bactériennes, jouerait également un rôle dans l’hypersensibilisation des terminaisons nerveuses digestives. Les antigènes alimentaires et bactériens, potentiellement nocifs, pénètrent ainsi plus facilement, déclenchant une réponse inflammatoire locale. Enfin, la piste d’une perturbation du microbiote intestinal est avancée avec une suractivité métabolique des bactéries intestinales participant à la fermentation des glucides. Résultat : une augmentation de la production des gaz et une mauvaise tolérance des fibres et des FODMAPS (oligo-, di- ou monosaccharides fermentables).
Critères diagnostiques
Le diagnostic du SII est clinique et repose sur des critères spécifiques définis : les critères de Rome dont la dernière version (IV) date de 2016. La douleur abdominale est présente depuis au moins 6 mois et survient au moins 1 jour par semaine durant les 3 derniers mois. Sont associés au moins 2 des 3 critères suivants : relation entre douleur et défécation, modification de la fréquence des selles et/ou une modification de la consistance des selles (selon l’échelle de Bristol).
Quatre formes cliniques du SII sont distinguées en fonction des troubles du transit : SII à diarrhée prédominante (SII-D), SII à constipation prédominante (SII-C), SII mixte avec une alternance de diarrhée et de constipation (SII-M) et SII indéterminé (SII-I).
La présence d’une comorbidité associée (migraines, céphalées de tension, fibromyalgie, cystite interstitielle, dyspareunie) appuie également le diagnostic de SII.
Le syndrome de l’intestin irritable est une maladie chronique évoluant entre périodes de crise et amélioration ou accalmie. Le risque de cancer du côlon ou de maladie inflammatoire chronique intestinale de type Maladie de Crohn ou rectocolite hémorragique n’est pas augmenté.
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