Toux sèche et toux d’irritation non productive.
Les antitussifs dérivés opioïdes (codéine, éthylmorphine ou codéthyline, dextrométhorphane) agissent sur le réflexe de la toux au niveau du SNC. Leurs effets indésirables sont communs aux morphiniques : nausées, constipation, somnolence, dépendance, vertiges, dépression respiratoire (le dextrométhorphane présente moins d’effets indésirables que la codéine ou la codéthyline, notamment la dépression respiratoire)… Tous ces antitussifs sont contre-indiqués en cas d’asthme, de BPCO, d’insuffisance respiratoire… Attention à leur association avec d’autres médicaments dépresseurs du système nerveux central.
Les antitussifs antihistaminiques anticholinergiques : dexchlorphéniramine (associé à la codéine dans Rhinatux), oxomémazine (Toplexil), mépyramine (associé au dextrométhorphane dans Clarix toux sèche), prométhazine… Ils s’opposent aux effets de l’histamine sur les bronches. Leur efficacité est modeste mais ils sont souvent associés aux antitussifs centraux morphiniques qu’ils potentialisent. Attention à leurs effets sédatifs et anticholinergiques (sécheresse buccale, constipation, risque de glaucome et de rétention urinaire…).
Parmi les autres antitussifs, on trouve l’hélicidine (mucoglycoprotéine extraite d’Hélix pomatia L. d’action périphérique) ou encore la pentoxyvérine (action centrale sans effet dépresseur sur les centres respiratoires aux doses thérapeutiques) (Vicks sirop pectoral, Codotussyl toux sèche pentoxyvérine). Attention aux contre-indications de cette dernière : toux de l’asthmatique, insuffisance respiratoire, risqué de glaucome et de rétention urinaire…
Toux grasse.
Le principe des mucolytiques est la fluidification des glaires. Ils peuvent par exemple couper les ponts disulfure des glycoprotéines du mucus : c’est le cas de la carbocistéine (Bronchokod, Rhinathiol…) ou de l’acétylcystéine (Fluimicil, Mucomyst…). La première est dite mucorégulatrice (à préférer en cas de mucosités fluides) tandis que la seconde est dite mucolytique vraie (à préférer en cas de mucosités plus épaisses). Leurs principaux effets indésirables sont les troubles digestifs (de type gastralgies, nausées, vomissements, diarrhées), qui peuvent être améliorés par une prise au milieu des repas, et les réactions allergiques. Ils doivent être utilisés chez des personnes capables d’éliminer les sécrétions pour éviter une majoration de l’encombrement bronchique (ils sont contre-indiqués chez le nourrisson depuis 2010). Conseiller au patient de prendre la dernière prise de la journée environ 4 heures avant le coucher.
L’ambroxol, quant à lui, agit en améliorant le transport ciliaire pour favoriser leur élimination. Parmi les autres expectorants, la guaïfénésine (Vicks sirop expectorant) et la terpine augmentent le volume des sécrétions respiratoires par hydratation.
Formes galéniques.
La plupart des spécialités contre la toux se présentent sous forme de sirops. Rappeler au patient qu’un sirop ne se boit pas au goulot (risque de surdosage et de contamination). Attention aussi à la présence de sucre (diabétique) et à la présence d’alcool (femme enceinte, sevrage alcoolique). Se tourner alors vers d’autres alternatives sous forme de comprimés, de sachets ou de suppositoires.
Aromathérapie.
Les huiles essentielles d’Eucalyptus radié, de ravintsara ou de romarin à cinéole sont utilisées dans la toux grasse pour leurs propriétés fluidifiantes et expectorantes.
Les toux sèches pourront être soulagées par les huiles essentielles de cyprès ou de sapin de Sibérie (Euphonyll Toux Grasse).
Phytothérapie.
Le thym agit sur les voies respiratoires supérieures et apaise les quintes de toux sèche.
L’eucalyptus fluidifie les sécrétions bronchiques et facilite leur évacuation. De même, la réglisse est utilisée pour ses propriétés expectorantes et mucolytiques. Le lierre grimpant (Prospan) est également utilisé contre les toux bénignes occasionnelles.
Homéopathie.
En cas de toux sèche, on pourra conseiller Droséra 5 CH (présent également dans le sirop Drosetux, dans les pâtes pectorales Baudry ou le complexe Lehning No 64 en association avec d’autres souches). En cas de toux grasse, on pourra conseiller Ipéca 5 CH. Le sirop Stodal est également indiqué dans les diverses toux.
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