Ce n’est parfois pas plus que ça, une trace dans l’esprit des gens, un souvenir un peu imprécis : « j’ai vu quelque chose chez vous… » Mais suffisamment prégnant pour que le client potentiel en parle à un agenceur. Il ne saurait dire où il l’a vu, mais il l’a vu.
C’est le constat fait par Joris Bloyet, président de JBCC. « Les gens cherchent des images en permanence. » Ils cherchent un peu partout, trouvent, notamment sur les réseaux sociaux, ceux en tout cas où l’image est le vecteur principal de l’information, comme Pinterest ou Instagram. C’est une sorte de nouvelle tendance, en tout cas, un ressenti suffisamment fort pour que plusieurs agenceurs se penchent sur le sujet. Pas tous, certains affirment d’emblée ne pas avoir confiance dans les réseaux sociaux et préfèrent se contenter de leurs sites web où ils dévoilent leurs réalisations. Ces images-là suffisent, disent-ils en substance. Mais pour les autres, celles qui circulent ailleurs, les agenceurs tentent de définir une stratégie, pourtant incertaine par essence. « Ces réseaux sociaux font partie d’un tout, et de ce fait les clients connaissent, sans savoir vraiment d’où ça vient », commente Julie Zha, responsable de la communication pour TH Kohl. « De plus, dans les réseaux sociaux, les utilisateurs sont maîtres de leurs usages. » Impossible donc d’agir dessus de façon directe, c’est presque comme lancer quelque chose sans savoir exactement où cela va aller. Pour Joris Bloyet, cela s’assimile à de la publicité indirecte, « cela ne va sans doute pas plus loin que ça », estime-t-il.
Inspiration ou copie ?
Transmettre des images vient donc alimenter ce vaste champ invisible d’où il ressort parfois quelque chose. Mais on y lâche aussi son savoir-faire, et ce n’est pas sans une certaine prudence que les agenceurs choisissent les images qui vont mettre en valeur leurs compétences… au risque d’être « copiés. » « Certes, ce risque existe et c’est difficile de contrôler, nous évitons ainsi de publier des techniques de fabrication ou certains détails de nos mobiliers », explique Héloïse Demeyere, responsable graphique de JCDA. « Après, nous recherchons aussi de l’inspiration sur Internet, quelle est la différence entre l’inspiration et la copie… ? Et de fait, les risques existent ailleurs, comme laisser un plan à un client qui peut le dévoiler à d’autres. » « On est toujours copié », constate aussi Joris Bloyet, pour qui une des solutions est de décaler ses publications pour garder un temps d’avance. « Nous inventons en permanence », justifie-t-il. TH Kohl est sur le même registre : « on ne poste que des choses qu’on décide de rendre publiques, de façon mûrement réfléchie pour éviter que la concurrence ne s’en empare avant que nous-mêmes commercialisions une création », explique Julie Zha.
Saisir l’air du temps ?
Ces images lâchées dans le vaste champ des réseaux sociaux peut-elle générer quelque chose de plus grand que de la publicité indirecte, saisir l’air du temps, voire carrément dévoiler des formes de tendances, sur les formes, les couleurs, les matériaux, ne serait-ce que par l’impact de quelques images fortement relayées ? Les agenceurs n’aiment pas trop parler de tendance, ne serait-ce que parce qu’à l’image de JBCC ou TH Kohl, le fait de privilégier le sur-mesure leur interdit en quelque sorte de suivre une ou plusieurs supposées tendances. Et l’on est en matière d’agencement sur des périodes longues qui échappent sans doute aux effets de mode. Mais Héloïse Demeyere admet que Pinterest, notamment, peut fonctionner comme une « planche tendance » en ligne. Une planche tendance est un ensemble d’images susceptibles d’illustrer une ambiance, une façon de présenter un projet très utilisé dans le domaine de la décoration. Pinterest peut donc exprimer sinon une tendance, en tout cas un désir…
Il n'y a pas que les images
L’approche des agenceurs a quelque chose d’encore assez empirique : ils observent comment ces réseaux sociaux sont utilisés. Pour Héloïse Demeyere, Instagram et Pinterest sont volontiers utilisés, le second particulièrement par des femmes. Mais il n’y a pas que les images, les messages aussi, et par extension, les autres réseaux sociaux, Facebook en tête, font l’objet de leur attention. « On essaie d’apporter à nos messages le plus de visuels possible, mais ce n’est pas exclusif, et le contenu des textes de nos messages, doit être le plus court, le plus concis possible. Il faut que le message soit lu avant que le destinataire ne clique dessus, c’est assez contraignant, explique julie Zha, le travail de communicant a de ce fait beaucoup changé. » Cela implique des efforts supplémentaires pour appréhender la communication sur les réseaux sociaux et c’est précisément le projet de JBCC pour cette rentrée.
« Il faut du temps pour alimenter toute communication sur Internet, nous avons donc désigné un référent pour cela, désormais chargé de chercher des informations auprès de nos designers et de les relayer sur les supports adaptés, notre site Internet bien sûr, mais aussi les différents réseaux sociaux sur lesquels nous sommes présents », affirme Joris Bloyet. JCDA a pour sa part revu son site web en juillet dernier, avec une communication plus ouverte sur la vie de l’entreprise. Les réseaux sociaux ont au moins cet avantage d’inciter les entreprises à réfléchir et innover sur leur communication.
Article précédent
Quand l'officine lorgne sur les standards de la GMS
Article suivant
En test à l’hôpital, l'IA entre bientôt en officine
La prescription électronique, pierre angulaire du futur parcours de soins
Vendre sur Amazon, une expérience à tenter… ou pas
La certification : contrat de confiance de la santé connectée
Les premiers pas de l'e-carte Vitale, c'est pour bientôt
La difficile sélection des applis mobiles et des objets connectés
L'autre façon de faire de la PDA
Quand l'officine lorgne sur les standards de la GMS
« Avez-vous déjà tapé " pharmacie " sur Pinterest ? »
En test à l’hôpital, l'IA entre bientôt en officine
Près de 40 % du chiffre d’affaires
Médicaments chers : poids lourds de l’activité officinale
Les concentrations continuent
Hygie 31, Giropharm : grandes manœuvres au sein des groupements
Valorisation et transactions en 2023
La pharmacie, le commerce le plus dynamique de France
Gestion de l’officine
Télédéclarez votre chiffre d’affaires avant le 30 juin