Plusieurs indices permettent d'évoquer un déficit, voire une carence en vitamines : la présence de signes cliniques spécifiques, le contexte, le profil du patient... Après avoir évalué la situation, le pharmacien peut juger nécessaire de renforcer l'investigation et d'orienter vers une consultation médicale et un dosage sanguin.Déficit en vitamines : cibler les populations exposéesSelon l'ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail), une alimentation variée et équilibrée suffit à couvrir les apports en vitamines, en population générale. Le pharmacien doit alors revêtir son rôle d'éducateur nutritionnel pour rappeler l'intérêt de varier les sources alimentaires, et de privilégier les aliments riches en vitamines et minéraux. Les brochures éditées par le PNNS (programme national nutrition santé) sont des supports pertinents.
Certaines populations à risque de déficit méritent d'être particulièrement accompagnées. C'est le cas des femmes souhaitant avoir un enfant ou des femmes enceintes, des femmes ménopausées, des enfants, des sujets âgés ou encore des personnes souffrant d'une affection intestinale chronique (maladie cœliaque, maladie inflammatoire chronique de l'intestin). De même, l'origine ethnique ou la couleur de la peau, ou un traitement chronique tel que metformine ou un IPP sont des critères à prendre en compte. Le régime alimentaire est décisif : les végétaliens par exemple se privent d'apports en vitamine B12 du fait d'une non-consommation de produits animaliers. Un régime "fast-food" sans fruits ni légumes favorise des carences en vitamine B et C, et un régime sans poisson prive d'une source importante de vitamine D3. Enfin, même en France, la malnutrition et la dénutrition sont des phénomènes observés mais sous-estimés, d'autant plus que ces troubles sont souvent masqués par un surpoids.Des vitamines, mais sans excèsLe conseil officinal doit permettre de cibler le complément alimentaire le plus pertinent, dans sa formulation comme dans sa présentation, en fonction des symptômes décrits. Certaines associations de micronutriments sont particulièrement pertinentes, comme le calcium et la vitamine D, le fer et la vitamine C, ou l'association vitamines B9 et B12.Vitamines et limites
L'accompagnement à l'officine doit garantir le bon usage des vitamines. Chez la femme enceinte par exemple, les vitamines à risque tératogène comme la vitamine A ne sont pas conseillées, tout comme chez les sujets sous traitement anti-acnéique par acide rétinoïque. La vitamine C est contre-indiquée chez les sujets souffrant d'hémochromatose (surcharge en fer) ou de drépanocytose. Les personnes sous AVK doivent éviter de prendre des compléments alimentaires contenant de la vitamine K. La vitamine B6 est déconseillée chez les patients sous traitement antiparkinsonien.
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Publié le 30/10/2020
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Source : lequotidiendupharmacien.fr
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