Les antitussifs centraux
Les antitussifs centraux agissent par une dépression des centres médullaires. La codéine (CodéDrill, Pulmosérum, Eucalyptine Le brun…) et la codéthyline ou éthylmorphine (Clarix, Sirop Peter’s…) sont des antitussifs opioïdes qui sont des agonistes des récepteurs opioïdes. Leurs principaux effets indésirables sont la constipation, la somnolence, les nausées, les sensations de vertiges, plus rarement les vomissements, les réactions cutanées et la dépression respiratoire (codéine principalement). Certaines de ces spécialités sont associées à des dérivés terpéniques (le cinéole considéré comme un antiseptique des voies respiratoires) qui peuvent baisser les seuil épileptogène, ou au gaïacol expectorant. La codéine doit être prise à une dose quotidienne maximale de 120 mg (attention à vérifier l’absence de prise d’antalgique à base de codéine) et elle est désormais interdite dans toutes ses indications chez l’enfant de moins de 12 ans et contre-indiquée chez les personnes de tout âge connues pour métaboliser très rapidement la codéine en morphine (métaboliseurs CYP2D6 ultrarapides). Pour rappel, la pholcodine, de la même famille thérapeutique, est soumise à prescription médicale depuis 2011 (liste 1) en raison de son rôle potentiel dans la sensibilisation aux curares durant les anesthésies.
Le dextrométhorphane (Clarix dextrométhorphane, Drill, Ergix, Euphonyll, Fluimucil dextrométhorphane, Humex toux sèche dextrométhorphane, Vicks toux sèche…) est un antitussif opioïde qui élève le seuil de stimulation de la toux au niveau central par inhibition des stimuli afférents. Il est dépourvu d’effet dépresseur respiratoire. En revanche, il est parfois détourné pour ses propriétés hallucinogènes dissociatives chez des toxicomanes et chez des jeunes adultes et adolescents à des fins récréatives, parfois en association avec l’alcool. Ce mésusage a fait l’objet d’une mise en garde par l’ANSM en novembre 2014. Il est donc nécessaire d’être vigilant face à une demande suspecte ou répétée.
La pentoxyvérine est également un antitussif à action centrale (non opioïde, sans effet dépresseurs sur les centres respiratoires aux doses thérapeutiques) avec également des propriétés antispasmodiques.
Les antitussifs périphériques
Les antitussifs antihistaminiques anticholinergiques sont des antitussifs périphériques qui s’opposent par antagonisme compétitif aux effets de l’histamine sur les bronches notamment. Ils sont indiqués en particulier, selon les médicaments, dans la toux à prédominance nocturne ou dans les toux allergiques et irritatives. Leur action au niveau des récepteurs localisés sur d’autres organes leur confère des effets indésirables tels que de la somnolence (surtout en début de traitement), des effets anticholinergiques (risque de rétention urinaire, constipation, palpitations cardiaques…). Leur effet sédatif est parfois utilisé pour soulager les toux nocturnes qui empêchent de dormir correctement. Parmi les spécialités existantes : oxomémazine (Toplexil, Humex toux sèche oxomémazine…), prométhazine (Fluisédal, Rhinathiol prométhazine)…
L’Hélicidine est une mucoglycoprotéine extraite d’Hélix pomatia (escargot de Bourgogne) indiquée également dans les toux non productives gênantes et présentant peu de contre-indications et d’effets indésirables.
Les autres antitussifs
Parmi les autres antitussifs, des spécialités à base d’homéopathie (Stodal, Drosetux…) et de phytothérapie (Toplexil Phyto, Prospan ou Activox à base de lierre grimpant) constituent une alternative intéressante et peuvent également être conseillées.
Article précédent
Les six clés d’une antibiothérapie bien conduite
Article suivant
« Vaccination antigrippale : la France peut rattraper son retard »
Pleins fards sur l’hiver
Conseiller le patient en hiver, cela s’apprend
Les épidémies en version numérique
Monsieur Jérôme M., 67 ans
Les six clés d’une antibiothérapie bien conduite
Les antitussifs à l’épreuve du comptoir
« Vaccination antigrippale : la France peut rattraper son retard »
Défenses immunitaires, préparez-vous !
Le Dossier Pharmaceutique, un outil à ne pas négliger
Froid et santé : pourquoi le confort domestique peut être salutaire
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %