C’était en 1985. Après avoir lancé avec succès, 14 ans plus tôt, « Le Quotidien du médecin », Marie-Claude et Philippe Tesson, inventeurs d’une nouvelle façon de communiquer avec les professionnels de santé, créaient « Le Quotidien du pharmacien ». Avec la même idée : faire un vrai journal, proche de ses lecteurs, mêlant formation et information, avec pour valeurs la rigueur et l’indépendance.
Pari risqué, mais pari gagné. En trente ans, « Le Quotidien du pharmacien » s’est hissé à la première place de la presse pharmaceutique. Journal de référence pour toute une génération de pharmaciens, il a accompagné ses lecteurs dans les évolutions d’une profession qui s’est profondément transformée au gré des progrès techniques et des décisions politiques.
L’informatique et l’automatisation ont changé la façon de travailler. Les génériques ont modifié les relations avec les fournisseurs et les patients. Les remises en cause incessantes du monopole, alimentées par d’innombrables rapports, les coups de boutoir de la grande distribution et les plans d’économies successifs sur le médicament ont ébranlé les fondements même de la profession, qui a résisté contre vents et marées. Le développement des SEL et des SPFPL a bouleversé la structure juridique et le statut des pharmacies. Les nouveaux services et les nouvelles missions, qui sont parfois une autre façon de présenter ce que le pharmacien a toujours fait, ont ouvert une nouvelle ère, inaugurant la reconnaissance de l’officinal comme professionnel de santé à part entière. Enfin, toutes ces transformations ont nécessité l’émergence d’un nouveau modèle économique fondé sur une part d’honoraires.
À la naissance du « Quotidien du pharmacien », au milieu des années 1980, les pharmaciens s’inquiétaient déjà des appétits d’ogre d’un certain Leclerc (c’était notre première « manchette »), prêt à dévorer la para avant de croquer le médicament. Trois décennies plus tard, malgré les profondes mutations que nous venons d’évoquer, il est amusant d’observer que les mêmes situations se retrouvent.
Il nous faut aussi bien sûr saluer les progrès thérapeutiques enregistrés durant cette période, les nouvelles molécules mises sur le marché, l’avènement des dispositifs médicaux et les succès de la cosmétologie…
Un anniversaire, c’est une façon de se remémorer les années écoulées, mais c’est aussi l’occasion de se tourner vers l’avenir. Le journal papier, auquel vous êtes tant attaché, perdurera, tout en évoluant et ce dès la prochaine rentrée. Mais parallèlement le « Quotidien » va poursuivre son développement numérique déjà bien amorcé.
Merci pour votre confiance et votre grande fidélité. Nous continuerons à nous efforcer au quotidien de nous en montrer digne.