Des femmes au comptoir mais pas au pouvoir
À l'officine, la prédominance féminine se confirme. Si une certaine parité existe encore parmi les titulaires (55 % de femmes et 45 % d'hommes), il n'en est pas de même au sein de la section D. En France en 2016, 4 adjoints sur 5 sont des femmes. Malgré cette féminisation de la profession sur le terrain, les pharmaciennes semblent rester en retrait au sein des instances représentatives.
À l'Ordre national des pharmaciens (pourtant présidé par une femme !), les hommes occupent la majorité des postes de président des conseils centraux (6 sur 7). Dans la section A, sur 21 présidents des conseils régionaux, seulement 4 sont des femmes. Même paysage fortement masculin dans les syndicats pharmaceutiques.
Né dans les années soixante
Né dans les années soixante : 50 ans, c'est l'âge moyen du titulaire d'officine français en 2016. Les quinquagénaires (de 52 à 61 ans) sont majoritairement représentés au sein de la section A et cette proportion devrait logiquement augmenter dans les années à venir, jusqu'en 2021. Le Sud-Ouest, le Centre et l'Île de France concentrent les titulaires plus âgés (plus de 45 % ont plus de 55 ans). Si l'âge moyen de départ à la retraite est de 63 ans, une poignée de pharmaciens de plus 70 ans sont toujours au comptoir de leur pharmacie.
À l’inverse, les titulaires de 22 à 26 ans, c'est-à-dire ayant acquis leur officine à la fin de leurs études ou seulement 2 ou 3 ans après, ne représentent qu'une infime proportion. La démarche d'acquérir une pharmacie intervient majoritairement parmi les trentenaires, généralement après une dizaine d'années en tant qu'adjoint. Près de 83 % des nouveaux titulaires ont moins de 36 ans. Les adjoints sont en moyenne plus jeunes que les titulaires (43 ans) du fait d'une forte représentation des jeunes diplômés (20-30 ans). La répartition par tranche d'âge jusqu'à 60 ans reste cependant équilibrée.
La pharmacie à titulaire unique reste le modèle principal
76 % des pharmacies ont un titulaire unique et 22 % sont détenues par deux associés. Les officines à plus de deux associés sont encore rares. Seulement 18 % des officines de métropole ne disposent pas d'adjoints.
Plus d'adjoints que de titulaires, sauf outre-mer
Le nombre d'adjoints enregistrés à l'Ordre est légèrement supérieur à celui des titulaires. Si la différence est minime (27 906 adjoints pour 27 120 titulaires), elle pourrait se creuser au fil des années si les tendances à la hausse du nombre d'inscrits en section D (+ 1,4 %) et à la baisse pour la section A (-0,95 %) se confirment.
À l’inverse, les départements et collectivités d'Outre-mer comptent plus de titulaires que d'adjoints (respectivement 707 et 615). Enfin, même si leur nombre a augmenté de 10 % entre 2014 et 2015, les pharmaciens étrangers exerçant en France restent peu représentés. Ils sont principalement d'origine européenne et africaine.
On observe l'écrasante majorité de l'exercice libéral
On observe l'écrasante majorité de l'exercice libéral, avec une préférence marquée pour la société : difficile en 2016 de trouver une pharmacie mutualiste. Au sein de la section D, les inscriptions en tant que pharmaciens mutualistes ou miniers reculent de 7,7 % et ne représentent que 1 % seulement des effectifs.
En 2016, l'exercice libéral est quasi-majoritaire avec une prédominance confirmée pour l'exploitation en société (16 000 pharmacies) au détriment de l'exploitation en nom propre (6 000 pharmacies). En 2015, 49 % des pharmacies ont choisi le mode SEL ou SARL. L'exercice en société favorise également l'ouverture au capital d'autres officines. Ainsi, 23,3 % des titulaires ont aujourd'hui une participation dans une autre SEL. Dernière venue, la SPFPL connaît un succès croissant depuis sa création en 2013 et compte aujourd'hui 860 structures.
En ville comme à la campagne, le pharmacien est là
La répartition des pharmacies et des pharmaciens reste harmonieuse sur l'ensemble du territoire (21 591 pharmacies en 2015), malgré une accélération des fermetures (+47 % entre 2014 et 2015). C'est l'Île de France qui comptabilise le plus de fermetures cumulées au cours des 5 dernières années.
La situation actuelle indique une pharmacie pour 3 000 habitants, et 1/3 des pharmacies se trouvent dans les communes de moins de 5 000 habitants (environ 7 600). Les nouvelles installations sont équilibrées dans tous les départements, y compris ruraux. Certaines régions montrent cependant une densité plus faible que la moyenne de 34 officines pour 100 000 habitants, comme la Normandie, l'Alsace-Champagne-Ardennes-Lorraine avec 30 officines pour 100 000 habitants. À l’inverse, les régions Provence-Côte d'Azur-Corse et Nouvelle Aquitaine comptent 38 officines pour 100 000 habitants. Contrairement à la médecine généraliste, il n'y a pas de désert pharmaceutique.
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