Le patient consulte le médecin ou prend conseil auprès du pharmacien pour une symptomatologie fortement évocatrice : gêne douloureuse à la déglutition ou à la parole, fièvre éventuelle, modifications de l’aspect de l’oropharynx, parfois également douleurs abdominales, éruption cutanée, rhinorrhée, toux, enrouement, gêne respiratoire. La présence d’adénopathies satellites n’est pas rare. Ces symptômes étant intriqués, parfois peu apparents au plan clinique voire inexistants - exclusion faite de la douleur pharyngée qui est quasiment constante -, ce sera l’examen de l’oropharynx qui permettra de poser un diagnostic et de préciser le type de l’angine, généralement « rouge » ou « blanche » :
- Angine érythémateuse. Dans cette présentation banale dite souvent « angine rouge », généralement d’origine virale mais parfois bactérienne, les amygdales comme le pharynx sont inflammatoires et congestionnés.
- Angine érythématopultacée. Les amygdales apparaissent, dans cette « angine blanche », couvertes d’un enduit blanchâtre, punctiforme, aisé à décoller, masquant une muqueuse congestionnée. La présence d’adénopathies sous-angulo-maxilaires est fréquente. Cette angine a souvent une origine bactérienne mais parfois également virale.
Il existe toutefois d’autres types d’angines, plus rarement rencontrés :
- Angine vésiculeuse. Elle se caractérise par la présence de petites vésicules au niveau du pharynx, sur une muqueuse très inflammatoire. En se rompant, ces vésicules prennent l’aspect d’érosions recouvertes d’un enduit jaunâtre. Cette présentation (dite souvent « herpangine ») signe une infection virale à coxsackies, bénigne et très banale chez le jeune enfant, parfois associée à une gingivo-stomatite (empêchant l’enfant de s’alimenter et de s’hydrater normalement : veiller à éviter une éventuelle déshydratation). Elle peut aussi signer une angine herpétique, notamment chez l’enfant ou le jeune adulte.
- Angine pseudo-membraneuse. Caractérisée par l’existence d’un enduit pelliculaire gris perle sur les amygdales (respectant ou non la luette) et associées à un purpura du voile du palais, elle signe une mononucléose infectieuse (adolescent, jeune adulte) ou une diphtérie (membranes envahissant de façon constante la luette). Ces deux pathologies sont susceptibles d’avoir des complications systémiques : rupture de la rate, anémie hémolytique, purpura thrombopénique, neuropathies (mononucléose), détresse respiratoire aiguë, myocardite, neuropathie (diphtérie).
- Angine ulcéreuse ou ulcéro-nécrotique. Dans ce cas, les amygdales sont atteintes par une érosion parfois extensive au voile du palais ou au pharynx postérieur. Appartiennent à ce type :
> L’angine de Vincent associe un germe anaérobie (Fusobacterium necrophorum) et un spirochète (Borrelia sp.) (association dite « fusospirillaire ») dans un contexte d’hygiène bucco-dentaire négligée (haleine fétide, odynophagie latérale). Elle est mise en évidence à l’examen direct du prélèvement de gorge. Cette angine peut être à l’origine d’un phlegmon amygdalien ou d’une thrombophlébite jugulaire avec, de façon exceptionnelle, survenue d’un infarctus pulmonaire (septicémie post-anginale ou syndrome de Lemierre).
> Le chancre syphilitique amygdalien ou pharyngé, avec ulcération peu profonde, peu douloureuse, indurée.
Une angine ulcéro-nécrotique récidivante ou rebelle fait évoquer une hémopathie maligne, un cancer ou une agranulocytose.
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