L’usage d’héroïne commence souvent à la fin de l’adolescence ou au début de l’âge d’adulte, mais parfois plus tardivement sous l’influence d’événements de vie douloureux (séparation, deuil, chômage, etc.). Dans tous les cas, il constitue un symptôme d’une souffrance psychique intense qu’il tend à masquer.
Pendant les premières semaines d’utilisation, l’opiacé apaise la tension psychique et exerce un effet anxiolytique puissant. Injectée par voie intraveineuse, l’héroïne induit une sensation euphorique de plaisir (« flash ») que suit une phase stuporeuse : ce sont les effets recherchés initialement par l’usager. L’administration s’accompagne de nausées, de vertiges et d’un ralentissement cardiaque. Avec le temps, l’effet ressenti est moins plaisant (notion de tolérance ou d’accoutumance) : l’usager cherche avant tout à revivre les sensations initiales de l’injection, en rapprochant les administrations et en augmentant les doses. En se chronicisant, l’héroïnomanie induit des troubles psychiques et physiques divers (notamment : anorexie, constipation, sueurs, troubles de l’humeur, anxiété, insomnie, etc.).
Devenu dépendant, l’héroïnomane oscille entre de brèves phases où il se sent équilibré, d’autres où il est sous l’emprise du produit (apathie, obnubilation) et d’autres surtout où, étant en manque, il devient anxieux, agressif et cherche compulsivement à se procurer de la drogue ou un substitut : le besoin impérieux de se procurer du produit est appelé craving. Tout plaisir ayant disparu, l’usage d’héroïne vise alors à prévenir la souffrance du manque. L’évolution vers la dépendance est plus rapide si l’usage de la drogue est continu ou réalisé par injection.
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