Affection chronique et activité physique

Sport sur ordonnance, pour mieux vivre sa maladie

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Publié le 24/11/2020

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Troquer ses comprimés contre sa plus belle tenue de jogging… Voilà une idée qui satisfera plus d'un patient. Notamment ceux hostiles aux traitements médicamenteux. Mais attention, la pratique du sport sur prescription mérite quelques explications.

Depuis le 1er mars 2017, le sport peut être prescrit par le médecin traitant comme aide dans le traitement des maladies chroniques.

En effet, les bienfaits du sport sont multiples et connus. Il permet l’amélioration de la santé ostéo-musculaire, la diminution du stress, la réduction du risque de cancers et de leurs récidives, des maladies non transmissibles et de dépression. La pratique d’une activité physique régulière permet aussi de prévenir les maladies cardiovasculaires en limitant la formation de thrombus et en jouant sur les facteurs de risque de maladies cardiovasculaires par diminution du poids, de la pression artérielle et de l’hypercholestérolémie. Pour être efficace, l’activité physique doit être réalisée régulièrement afin de favoriser le maintien d’une bonne santé, de l’autonomie et la qualité de vie des patients. Pour rappel, chez les adultes âgés de 18 à 64 ans, il est préconisé de pratiquer une activité physique au moins 3 heures par semaine d’activité d’endurance d’intensité modérée ou au moins 75 minutes d’activité d’endurance d’intensité soutenue. Attention ! Avant de chausser ses baskets, quelques réflexes doivent être gardés en tête pour éviter tout accident : la consultation médicale en cas de douleur dans la poitrine, de palpitation cardiaque, de malaise ou d’essoufflement anormal survenant à l’effort, le respect des temps d’échauffement et de récupération, une bonne hydratation et l’éviction de substance dopante.

La prescription de l’activité physique en pratique

Le médecin traitant choisit avec le patient l’activité physique adaptée à sa pathologie et à ses capacités physiques. Un bilan médical est aussi recommandé avant la reprise d’une activité chez les hommes de plus de 35 ans et chez les femmes de plus de 45 ans. Le médecin doit aussi évaluer les risques médicaux et jauger du degré de motivation de son patient afin de faciliter l’observance. En accord avec le patient, le médecin prévoit ainsi des objectifs d’activité physique. Il peut s’agir d’augmenter des déplacements actifs lors de la vie quotidienne selon les possibilités du patient : remplacer les trajets courts en voiture par la marche ou du vélo, jardiner, bricoler, privilégier les escaliers au lieu de l’ascenseur… Les comportements sédentaires doivent aussi être réduits en limitant les temps couchés, assis et devant les écrans. Les sports les plus recommandés sont le vélo, la natation, la course à pied, la gymnastique et bien sûr la marche, à portée de tous, et qui présente l’avantage de ne pas nécessiter d’équipement spécifique. Pour les autres sports, ils doivent être encadrés par un professionnel. Le médecin peut aussi orienter le patient dans un centre de rééducation, dans une structure avec des équipements adaptés (piscine) ou vers un club sportif labellisé.

La prescription de l’APA se fait sur un formulaire spécifique, en précisant l’ALD du patient, la durée et le type de professionnels encadrant l’activité physique. L’ordonnance est valable pour une période de six mois à un an. Les professionnels autorisés à encadrer la pratique sportive prescrite sont des professionnels de santé paramédicaux (psychomotricien, masseur kinésithérapeute, ergothérapeute), des enseignants en APA ou des éducateurs sportifs diplômés. Attention, l’activité physique adaptée au patient n’est pas remboursée par la Sécurité Sociale. Une prise en charge partielle ou intégrale peut être réalisée par des acteurs territoriaux selon le lieu de résidence ou bien certaines mutuelles comprenant des forfaits de remboursement.

Et le pharmacien ?

S’il ne joue pas le rôle de prescripteur, le pharmacien peut promouvoir les bienfaits de l’activité physique comme thérapeutique pour ses patients atteints de pathologies chroniques. Au cours d’entretiens pharmaceutiques, le pharmacien peut expliquer des mesures à mettre en place dans le quotidien de son patient pour favoriser l’activité physique adaptée, sécuritaire et régulière. Certaines équipes officinales proposent même des activités sportives. La pharmacie Loubrieu à Avrillé (49) encourage les patients désireux à se réunir une fois par semaine pour une marche sportive encadrée par un éducateur sportif.

Domitille Darnis

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