Les signes d’insuffisance veineuse sont d’intensité très variable, diversifiés et peu spécifiques.
Signes cardinaux. L’insuffisance veineuse entraîne l’apparition de différents symptômes plus ou moins prégnants et handicapants, dont notamment :
Une sensation de « jambes lourdes » : les membres inférieurs, notamment au niveau des mollets, paraissent pesants, tendus et sont particulièrement sensibles à la fatigue. Constituant un tout premier signe d’alerte de la maladie veineuse chronique, cette sensation s’accentue au fil de la journée, avec la fatigue, par temps chaud, en cas de station debout prolongée (surtout si l’on ne marche pas ou si l’on piétine), dans les jours qui précèdent la menstruation (facteurs endocriniens). En revanche, la gêne est moins importante pendant la marche, en position allongée ou s’il fait froid.
Des œdèmes blancs, caractérisés le plus souvent par un gonflement des mollets, des chevilles ou des pieds, amplifiés par la chaleur et cédant à une nuit de repos allongé.
L’apparition de varicosités bleutées sur la cheville ou sous l’arche plantaire, de varices sur les jambes.
Des impatiences, se traduisant par des sensations désagréables telles que des fourmillements, un engourdissement, des picotements ou des brûlures pouvant aller jusqu'à une impression de douleurs dans les jambes. Ces signes apparaissant après une immobilisation prolongée cèdent inversement à la mobilisation des membres.
Des télangiectasies que caractérise l’apparition de réseaux de petits vaisseaux rouges dilatés, visibles sur la peau des jambes : fins comme des cheveux, ils revêtent parfois une forme étoilée à partir d’un centre. La rougeur s’atténue à la pression. Elles peuvent s’accompagner de la révélation de petites veines superficielles qui deviennent très visibles (moins de 3 millimètres de diamètre).
Des lésions cutanées variables dans leur expression. Les dermites purpuriques pigmentées traduisent le passage dans le derme des hématies qui y libèrent leurs pigments ferriques. L’atrophie blanche de Milian se traduisant par l’apparition de zones blanches porcelaine, cicatricielles, arrondies, de siège essentiellement malléolaire traduit une raréfaction des capillaires au sein d’un tissu fibreux. Localisé au tiers inférieur de jambe, l’eczéma est une complication également fréquente de la stase veineuse chronique (eczématisation des varices ou, souvent également eczéma de contact lié à l’application de médicaments topiques).
Des crampes musculaires nocturnes.
Diagnostic différentiel. Certains signes d’insuffisance veineuse peuvent être à l’origine de difficultés diagnostiques.
Impatiences nocturnes pouvant s’intégrer dans le vaste cadre du syndrome des jambes sans repos ;
Brûlures et rougeur du pied après quelques heures de sommeil, réveillant le patient alors contraint à rechercher un contact avec le froid (carrelage, eau froide) : ces signes sont différenciés de l’érythermalgie vraie qui affecte les quatre extrémités et fait rechercher un syndrome myéloprolifératif ;
Claudication intermittente veineuse en rapport avec l’obstruction chronique d’un confluent veineux majeur : contrairement à la claudication artérielle, elle ne cède pas rapidement à l’arrêt de la marche en position debout mais en décubitus.
En l’absence de traitement, la stase veineuse dans les membres inférieurs peut entraîner un ralentissement de la circulation de la lymphe avec stase lymphatique (insuffisance veino-lymphatique). L'insuffisance veineuse chronique évoluée sature puis détruit en effet le réseau lymphatique, aboutissant au caractère permanent de l’œdème et à la modification de ses caractères sémiologiques (œdème infiltré, peau épaissie et cartonnée, orteils boudinés). La stase est aggravée par les surinfections récurrentes et les épisodes d'hypodermites infectieuses ou d'érysipèles qu’elle favorise.
La maladie veineuse peut aussi induire l’apparition d’ulcères variqueux, dont le siège est typiquement périmalléolaire, rond ou ovalaire, peu algique, peu creusant, fibrineux, non nécrotique et exsudatif. Tout comme les plaies chroniques, il nécessite un traitement accélérant sa cicatrisation et évitant sa surinfection.
D’éventuelles complications thrombotiques peuvent s’observer à long terme. Survenant sur une veine dont la paroi est altérée, la thrombose veineuse superficielle se traduit par un cordon rouge induré inflammatoire sur le trajet d'une varice. On distingue les thromboses veineuses superficielles segmentaires au potentiel évolutif bénin, et les thromboses saphènes extensives exposant à un risque de thrombose veineuse profonde (TVP).
Sévère, la TVP (plus connue comme phlébite) est caractérisée par la formation et le développement d’un thrombus dans une veine : il arrive que ce caillot se détache de la paroi veineuse, migre vers le cœur, allant jusqu’à atteindre une artère pulmonaire dont il occasionne l’obstruction (embolie pulmonaire).
Enfin, la rupture d’une varice est une complication hémorragique rare des varices des membres inférieurs qu’il convient de juguler par compression locale et surélévation du membre.
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