La PDA fait partie des missions inscrites dans l’avenant 11 de la convention pharmaceutique. Une façon de montrer la volonté de l’assurance-maladie et des pharmaciens de développer cette mission. Mais depuis la signature de cet avenant à l’été 2017, aucune décision n’a été prise.
« On a besoin d’un texte sur les bonnes pratiques de la PDA. Il va falloir qu’on arrive à conclure sur le sujet si on veut éviter que des patients entrent en EHPAD (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes – NDLR) trop tôt, ce qui coûte extrêmement cher », souligne Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO).
500 millions d’euros sur la table
Il n’est pas le seul à s’impatienter. Thierry Chapusot, président du groupe Welcoop, rappelle que la pharmacie d’officine est un réseau efficace et impliqué et qu’il est d’autant plus regrettable que certaines missions soient évoquées depuis des années sans voir le jour. C’est notamment le cas de la PDA ambulatoire. « Tous les jours, les pharmaciens voient des patients de plus de 75 ans polymédiqués. Or la non-observance des traitements est à l’origine de 1,2 million journées d’hospitalisation par an et coûterait, selon une étude, environ 9 milliards d’euros par an à la Sécurité sociale », observe Thierry Chapusot. Face à ce coût « colossal » pour la collectivité, il appelle l’assurance-maladie à « mettre 500 millions d’euros sur la table pour que les pharmaciens fassent des piluliers toutes les semaines pour les personnes fragiles ».
Le problème, répond le directeur de l’assurance-maladie Nicolas Revel, c’est que la PDA reste mal encadrée. « Si la PDA était un dispositif juridiquement, réglementairement, dans l’ensemble de ses dispositions, nous permettant dans le champ conventionnel de passer aux travaux pratiques, on l’aurait fait. » La mission est inscrite à l’avenant 11 et engage les partenaires à l’organiser dès que « le corpus juridique » sera finalisé. Car, il s’agit sans ambiguïté aucune, pour Nicolas Revel, d’un « investissement qui a beaucoup de sens en termes de santé publique et d’efficience médico-économique ».
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