Pierrette D., 5 mois 6,3 kilogrammes
Dosettes de sérum physiologique une boîte de 100
Nettoyer nez et fosses nasales 3 à 5 fois par jour, notamment avant les repas et au coucher, pendant deux semaines.
Paracétamol 100 mg 3 fois par jour pendant 4 jours
Le contexte
Un bébé est plus sensible qu’un adulte aux agressions respiratoires exogènes, qu’il s’agisse d’infections ou de pollution atmosphérique (tabac notamment). Ici, en l’absence de causes identifiables, il faut soupçonner une étiologie virale, la plus commune, avec infection des bronches. Il n’y a pas lieu de réaliser des examens complémentaires au vu d’un tableau peu alarmant (sauf pour les parents bien sûr…).
Le médecin n’a pas prescrit d’antitussif ni de fluidifiant bronchique, ce qui surprend la maman : les fluidifiants sont contre-indiqués chez le nourrisson car inefficace et parfois mal tolérés. Il n’a pas prescrit d’antibiotiques car ils sont eux aussi inefficaces et, de plus, ils exposent au développement de résistances bactériennes.
Le paracétamol est indiqué ici comme antipyrétique car Pierrette présente une légère fièvre. La posologie est correcte.
Votre conseil
Le pharmacien rappelle les conseils hygiéno-diététiques classiques (lavage des mains, surélévation légère de la tête et du thorax pendant le sommeil, hydratation régulière et abondante) et rassure la Maman : la toux d’un bébé ne doit pas inviter à l’utilisation d’antibiotiques ou de fluidifiants bronchiques. Les signes cliniques disparaissent généralement en une à deux semaines, parfois trois, sans que cela suggère une quelconque complication - ici toutefois, le médecin a demandé à revoir le bébé s’il n’y a aucune amélioration dans les deux semaines.
Le bébé dormira dans une chambre dont la température n’est pas exagérée (environ 19 °C), et il ne sera pas exposé au tabagisme passif. Il n’y a pas lieu de donner du miel aux enfants de moins d’un an, ni de prescrire de la kinésithérapie - contrairement à ce qui est préconisé pour traiter une bronchiolite.
Jamie G., Huit mois
Hydrocortisone Kérapharm 1 % crème 2 applications/j en couche fine, 1 tube
Glycérol/vaseline/paraffine crème 3 tubes
Traiter pendant 3 semaines, puis arrêt progressif sur une semaine.
Le contexte
Le pédiatre a diagnostiqué un eczéma atopique ; pathologie dermatologique banale, volontiers handicapante pour l’enfant, évoluant généralement par la suite en allergie et asthme. Il a prescrit un traitement qui ne doit pas empêcher la prise de nombreuses mesures d’hygiène de vie et une surveillance étroite car le diagnostic différentiel entre eczéma atopique et dermite de contact reste parfois délicat à établir.
Hydrocortisone Kérapharm 1 % est un dermocorticoïde d’activité faible - les préparations d’activité modérée ou faible sont préférées s’il s’agit de traiter des lésions du visage, sauf en cas de poussée aiguë -.
La crème associant glycérol + vaseline + paraffine (princeps = Dexeryl) a des propriétés émollientes intéressantes sur les lésions atopiques fréquemment compliquées de sécheresse cutanée.La préparation émolliente est appliquée de préférence au sortir du bain, lorsque la peau est encore légèrement humide.
Le traitement sera arrêté progressivement sur dix jours environ, pour prévenir la survenue d’une dermite cortico-induite.
Votre conseil
La peau traitée est préalablement nettoyée avec soin car les lésions eczémateuses sont favorables à la surinfection bactérienne. Si le médecin ne l’a pas fait, le pharmacien conseille un pain dermatologique formulé pour peau atopique.
Veiller à ne pas appliquer la préparation dermocorticoïde sur des zones saines ni sur les paupières (risque de cataracte ou de glaucome, surtout avec les préparations d’activité forte ou très forte). Une action systémique reste toujours possible lorsque le topique est appliqué sur des zones étendues, si l’on utilise des corticoïdes puissants ou si les lésions sont recouvertes d’un pansement occlusif (penser aux occlusions spontanées chez le nourrisson, dans les plis cutanés ou sous les couches).
Il faut baigner le bébé dans de l’eau tiède (33 °C) pendant 5 à 10 minutes au maximum, de façon à ne pas aggraver la vasodilatation.
La maman s’étonne que le médecin n’ait rien prescrit pour calmer l’enfant et faciliter son sommeil. Le pharmacien la rassure : le traitement topique devrait rapidement entraîner la sédation des troubles !
Émilie J., 5 mois
Gaviscon buvable 2,5 ml après chacun des 4 repas
Traitement pour un mois, soit 2 flacons.
Le contexte
Le reflux gastro-œsophagien (RGO) physiologique se traduit par des régurgitations de lait non digéré après le repas : elles sont liées à l’immaturité de l'appareil digestif du nourrisson et n'ont aucune conséquence sur sa courbe de poids ou son appétit. En revanche, des régurgitations fréquentes survenant à tout moment (même pendant le sommeil) traduisent l’existence d’un RGO pathologique susceptible de provoquer ou d’aggraver une maladie sous-jacente (laryngite, asthme, bronchite chronique) voire d’être également à l'origine d'un retard de croissance pondéral (refus de nourriture) ou d’une œsophagite.
Le recours aux médicaments pro-kinétiques, favorisant la vidange gastrique, est déconseillé, sauf situation préoccupante. Le métoclopramide n’est plus indiqué chez l’enfant dans le traitement des nausées ; l’efficacité de la dompéridone reste peu documentée chez le nourrisson.
Certains inhibiteurs de la pompe à proton (IPP), comme l’oméprazole ou l’ésoméprazole, bénéficient d’une AMM chez l’enfant de plus de 1 an dans l’œsophagite par reflux et pour traiter le pyrosis et les régurgitations acides en cas de RGO avéré.
Votre conseil
Les régurgitations bénignes relèvent essentiellement de mesures diététiques : utiliser des laits anti-reflux pré-épaissis, fractionner suffisamment les repas, éviter les apports précoces en jus de fruits et en céréales, veiller à ne pas trop incliner le bébé pendant ses repas, contrôler le débit de la tétine (ni trop rapide, ni trop lent), garder le nourrisson au calme après le repas, soutenu à 30-40 degrés dans les bras. Les symptômes suggérant ici un RGO véritable, le médecin a recommandé de le coucher sur le ventre, sur un matelas incliné, contrairement à la règle habituelle du couchage sur le dos. Il s’est contenté de la prescription d’un médicament bien toléré. L’association d’alginate et de bicarbonate de sodium (Gaviscon nourrisson ; nombreux génériques pour l’adulte) est administrée après le repas et non mélangée au lait du biberon ou aux aliments.
Le pharmacien explique que les laits épaissis, contenant des résidus non digestibles peuvent modifier le transit colique du bébé, souvent en l’accélérant. Surtout, il rassure les parents : dans l’immense majorité des cas, ce RGO disparaît dès que l’enfant, vers 9 mois, commence à marcher…
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