NèreS, association professionnelle qui représente les laboratoires pharmaceutiques produisant et commercialisant des produits de santé et de prévention de premier recours disponibles en pharmacie sans ordonnance, a lancé en 2022 son premier « Bulletin de santé des Français ». Une étude réalisée auprès de 2 085 adultes afin de faire un état des lieux du système de santé vu par les patients. Et le constat est loin d’être positif puisque pour 52 % des personnes interrogées, il se dégrade et ce, de façon continue. En cause, des déserts médicaux de plus en plus nombreux (6 millions de Français n’ont plus de médecin traitant), les zones rurales étant particulièrement touchées, mais aussi des délais d’attente allongés pour avoir rendez-vous chez son médecin traitant. Ainsi plus de 50 % des patients doivent patienter plus de 3 jours pour consulter leur généraliste, voire encore plus dans certaines régions comme l’Île-de-France ou le Centre Val-de-Loire. Ce problème d’accessibilité aux médecins traitants en engendre un autre, bien connu : la surcharge des services d’urgence. 30 à 40 % des sondés voient ainsi les urgences comme un moyen d’accès gratuit aux soins ou un recours à la place des professionnels de santé de proximité.
Comment inverser la tendance ?
90 % des personnes interrogées se disent affectées par des maux du quotidien, à raison d’environ 5 épisodes par an en moyenne. Arrivent en tête la fatigue, les maux de tête et les troubles du sommeil. Si consulter son médecin généraliste reste le premier réflexe des patients (a fortiori lorsque cela concerne un enfant du foyer), aller à la pharmacie arrive en seconde place. Autre information intéressante de cette étude, 80 % des Français utilisent des médicaments sans ordonnance et des dispositifs médicaux de premier recours. Ne serait-ce donc pas logique de promouvoir la prise en charge de ces maux du quotidien en priorité en pharmacie ? Cela permettrait non seulement de décharger les urgences (qui n’ont d’ailleurs pas de temps à perdre avec ce type de pathologies) mais aussi de rendre du temps aux médecins généralistes afin qu’ils en aient davantage pour leurs patients les plus fragiles.
L’officine comme point de départ du parcours de soins
83 % des personnes interrogées vont à la pharmacie plus d’une fois par an, et 35 % y vont même au moins une fois par mois. La plupart sont également satisfaits du nombre d’officines en France. Le maillage est en effet suffisamment de bonne qualité pour que la pharmacie demeure un lieu facilement accessible. De plus, les pharmaciens sont parmi les professionnels de santé les plus disponibles, et ce tous les jours et sans rendez-vous. Ils connaissent également bien leurs patients. Les Français font d’ailleurs plus confiance aux médecins et pharmaciens pour améliorer le système de santé qu’au gouvernement.
Faire du pharmacien le premier maillon du parcours de soins n’est donc pas une idée saugrenue. Mais pour cela, l’interprofessionnalité et la coordination des soins doivent primer pour qu’un tri efficace soit rendu possible. En effet, le pharmacien doit pouvoir orienter facilement ceux qui en ont besoin vers d’autres professionnels de santé. Cabines de téléconsultations, davantage de molécules délistées, … De nombreux moyens pourraient accroître le rôle des officinaux.
Promouvoir la prévention
L’étude de NèreS fait également état d’une information très intéressante : plus le niveau de connaissance et d’information augmente, plus les Français ont l’impression d’être en bonne santé. 71 % des sondés aimeraient d’ailleurs avoir davantage d’informations afin d’être capables de prendre en charge eux-mêmes des maux du quotidien. Le pharmacien est, là encore, le bon interlocuteur. Informer, faire de l’éducation thérapeutique, de la prévention, impliquer le patient dans son traitement… fait partie de ces attributions.
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