EN 2011, le marché des voies respiratoires constituait le premier marché de l’automédication (avec un chiffre d’affaires de 515 millions d’euros) et avait progressé au total de 1,5 % par rapport à 2010, malgré l’absence d’épidémie de grippe. En 2012, selon le 11e Baromètre de l’automédication, publié par l’Association française de l’industrie pharmaceutique pour une automédication responsable (AFIPA) en collaboration avec Celtipharm, il avait encore augmenté de 17 millions d’euros pour un marché de ventes en valeur de 533 millions d’euros, soit de + 3,3 %. Cinq médicaments tiraient la croissance vers le haut : Oscillococcinum, Humex et Fervex contre le rhume et la toux et, parmi les préparations nasales, Rhinadvil et Humex. La marque Oscillococcinum était passée n° 2 sur le marché de l’OTC strict et n° 4 sur le segment de l’automédication. En valeur, elle affichait la plus forte progression de chiffre d’affaires. Lysopaïne pastilles à sucer sans sucre arrivait alors en 7e position en unités (3e en chiffre d’affaires) et Fervex Adulte en granulés en 10e position. Mais en 2013, le marché ORL a reculé et continué de reculer au premier semestre 2014.
En hausse début 2013.
Sur 12 mois, fin mars 2013, le segment des produits ORL, avait reculé de la 1re à la 2e place dans le marché de l’automédication mais, selon les données d’IMS Health France, avait tout de même progressé : + 7,5 %, derrière les antalgiques (+ 8,6 %). Une hausse en rapport avec l’impact, assez fort, des maladies hivernales début 2013. Dans son rapport sur la vente de médicaments en 2013, le ministère de la Santé précise qu’avec l’augmentation de plus de 50 %, entre 2012 et 2013, des syndromes grippaux et des autres pathologies hivernales, la consommation d’antitussifs et de préparations pour la gorge (et aussi d’antalgiques) a certes été en hausse mais moins qu’attendu.
IMS Health France indique ainsi, pour 2013, un marché VUN « Voies respiratoires total » de 178 442 101 et un VUN produits prescrits de 53 181 651 (Sources : Pharmatrend Micro, Pharmatrend 2 et Paratrend 2). En tête, les antitussifs suivis, par ordre décroissant, des différents produits conseil, des antigrippaux, des médicaments de prescription pour les affections respiratoires, puis des solutions nasales d’eau saline, des antiallergiques respiratoires et généraux, enfin des antihistaminiques.
Mais en recul ensuite.
D’après les données Ospharm*, entre la période janvier-juin 2013 et la période janvier-juin 2014, le volume des ventes d’OTC ORL a néanmoins reculé de 13,53 % et le chiffre d’affaires HT de 14,61 %. Quand on se penche sur le détail des chiffres mensuels, on note, bien entendu, des fluctuations saisonnières : la part de marché en volume vs les ventes hors ordonnance, intéressante, est de 10,20 % en novembre 2013, de 12,28 % en décembre 2013, 10,75 % en janvier 2014 et 11 % en février. Mais on observe une baisse significative entre juin 2013 (7,44 %) et juin 2014 (5,89 %). Même chose pour la part de marché en volume vs toutes les ventes : 2,01 % en juin 2013 et plus que 1,57 % en juin 2014. La part de marché en chiffre d’affaires hors taxes suit la même érosion pour la part de marché vs les marchés hors ordonnances et toutes ventes. Respectivement 5,48 % en juin 2013 passés à 4,19 % en juin 2014 ; et 1,02 % en juin 2013 abaissé à 0,79 % en juin 2014.
Du côté des gammes leaders, celle des produits Prorhinel (Novartis) monte en puissance et les grands classiques comme Lysopaïne (Boehringer-Ingelheim), Actifed (Johnson & Johnson), Fervex (BMS), Humex (Urgo) se taillent la part du lion et ont consolidé voire augmenté leur taux de notoriété. Mais d’autres produits comme Dolirhume (Sanofi-Aventis), Euvanol en spray (Merck Médication familiale), la solution pour pulvérisation nasale Rhinédrine (Cooper) et la solution pour pulvérisation buccale et nasale Locabiotal (Servier) restent bien présents. De même que, parmi les produits pour la toux, la gamme Surbronc (Boehringer-Ingelheim) qui compte, depuis septembre 2014, une solution buvable sans sucre en sachets pour la toux sèche (dextrométhorphane) et la gamme de sirops Vicks (Procter & Gamble) ainsi qu’en traitement d’appoint des états congestifs de l‘oropharynx, les suppositoires Biquinol (Merck Médication familiale) et Pholcones Bismuth (Cooper). En revanche, les collutoires classiques, moins pratiques que les pastilles, restent peu prisés. Les deux sprays innovants des laboratoires Fumouze, Stérimar Stop et Stérimar Protect, devraient « marcher » car ils renouvellent les solutions nasales salines. Mais le secteur OTC Voies respiratoires aurait bien besoin d’autres nouveautés, galéniques ou autres, pour retrouver un peu de couleur. Pour l’heure, après des années de croissance, il s’essouffle un peu et, malheureusement, aucune innovation révolutionnaire ne semble se profiler à l’horizon.
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