C’EST LA VITRINE de la santé au naturel à l’officine. Elle s’installe dans des corners cosy, suscite l’installation de murs végétaux, remplit les automates de pharmacie d’aéroport… Dotée de davantage de visibilité et d’accessibilité que la phytothérapie ou l’homéopathie, l’aromathérapie incarne le mieux la quête des patients en solutions bio et naturelles. « Ce segment profite d’une pénétration importante auprès de la population ; 64 % des Français connaissent l’aromathérapie. Le marché qui a connu une croissance de 14,3 % en 2013 au niveau mondial devrait encore réitérer cette performance en fin d’année », annonce Marco Pacchioni, dirigeant de Puressentiel. Neuf ans après sa création, la marque belge qui est distribuée en direct dans une officine française sur deux, détient 24,4 % de parts de marché en pharmacie. Forte de cette présence, elle prévoit d’augmenter de 43 % son chiffre d’affaires actuel de 70 millions d’euros, dans les deux ans à venir.
Car le potentiel est loin de se tarir « sur un marché français lourd de plus de 200 millions d’euros qui marque d’année en année des taux de croissance à deux chiffres », si l’on en croit Rocco Pacchioni, responsable du développement de Puressentiel. « La formule de ce succès réside dans la faculté des acteurs à créer des produits complexes, faciles d’emploi. L’aromathérapie quitte ainsi le terrain confidentiel des initiés et conquiert tous les domaines de la vie », résume-t-il. Il en veut pour preuve son spray assainissant diffusé à deux millions d’unités en 2013 et dont les ventes ont augmenté de 30 % au cours de cette année. Ou encore l’engagement de la marque dans les solutions sport, avec sa gamme 14.
Force d’adaptation.
« La plupart des segments sont dorénavant couverts par une offre d`aromathérapie ; le domaine de prédilection restant l’ORL et les produits de désinfection de l’habitat », confirme Claire Merlin, chef de produits chez Arkopharma. Le laboratoire, qui a réuni sous sa marque ombrelle Arko Essentiel la quasi-totalité de son offre d’aromathérapie, partage son offre entre un tiers d’huiles essentielles unitaires et deux tiers de produits dérivés.
Force est de constater que l’aromathérapie répond désormais à toutes les situations du quotidien. « Météo dépendante », comme les compléments alimentaires, ce marché a pu cependant compenser la faiblesse des pathologies hivernales par un été humide propice aux insectes. Naturactive, enregistre ainsi cette année, une hausse de 68 % de ses ventes en bracelets antimoustiques. Une solution désormais incontournable pour cette indication mais que n’ont pas adoptée tous ses concurrents.
À propos de concurrents, Pranârom, l’un des pionniers du marché s’est lancé lui aussi dans la diversification, appuyant sa stratégie de développement sur une forte densité de formations à l’attention des professionnels de santé, pharmaciens y compris. Le laboratoire a ainsi osé s’aventurer sur le marché du bébé longtemps contourné par les marques. « Nous réaliserons cette année une croissance de 9,95 % dans ce segment très complémentaire de nos produits de la gamme féminine, FémiNaissance », annonce Sergio Calandri PDG des laboratoires Pranârom. À la différence de Puressentiel qui ne distribue que des produits complexes, l’autre marque belge assoit son positionnement sur 200 bases concentrées et 100 références complexes. Distribuée en direct dans 4 000 officines, elle détient 20 % de parts de marché en pharmacie.
Nouveaux champs.
Un parfum d’innovation exhale de ce marché très concurrentiel, challengé par d’autres circuits de distribution comme les magasins bio, et aiguillonné « par une attente des consommateurs de plus en plus pressante particulièrement dans des produits prêts à l’emploi », comme l’observe Claire Merlin.
Mais la performance de l’aromathérapie en officine – près de 10 % de volumes vendus supplémentaires au premier semestre - est avant tout liée à l’essence même de ces produits. « Les huiles essentielles s’adaptent à tous les segments, elles recèlent de nombreuses sources d’innovation en se déclinant dans de nombreux domaines d’application », se félicite Sergio Calandri.
Autre signe de sa démocratisation, l’aromathérapie se décline désormais sous diverses galéniques. Après des modes d’utilisation plus nomades et plus pratiques, comme le spray et le roller pour les indications articulaires et musculaires dans la gamme 14 de Puressentiel, d’autres innovations émanent de ce marché très créatif. Un grog - miel enrichi de quatre huiles essentielles - destiné aux voies respiratoires a fait son entrée sur le marché avec un lancement mi-octobre chez Pranârom. En octobre également, Puressentiel a lancé sa formule cheveux, déclinant la prévention de la chute sous le shampoing et le complément alimentaire.
2015 débutera avec de nouveaux lancements chez Pranârom : Pranabébé, une gamme de soins pour bébé et une gamme de produits pour la circulation. Rien ne semble arrêter ce marché si ce n’est la réglementation, jugée contraignante par les acteurs. Comme le souligne Claire Merlin, « la réglementation reste malheureusement peu adaptée aux utilisations que font les consommateurs de l’aromathérapie. Ils vont chercher la plupart du temps les informations sur internet, mais parfois aussi auprès de leur pharmacien. » Les laboratoires misent sur cette deuxième option. « Nous développons des ateliers d’aromathérapie d’une journée complète afin d’aider les pharmacies à mieux appréhender et conseiller l’aromathérapie et à l’associer si nécessaire à la phytothérapie et à la minéral thérapie », expose Claire Merlin. Car si l’aromathérapie représente à peine 0,30 % des ventes de la pharmacie, elle génère un flux nouveau dans l’officine. À extraire absolument.
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