Entre la puberté et la ménopause, deux femmes sur trois se plaignent de symptômes démarrant les jours précédant l’apparition des règles et disparaissant en général peu après leur arrivée. Sans être une maladie, le syndrome prémenstruel (SPM) est désagréable, pénible même et, dans 8 % des cas, carrément handicapant. Pourtant, et alors qu'il est connu depuis l’Antiquité, les chercheurs n’ont pas encore trouvé « la » cause première du SPM. Compte tenu de son lien avec le cycle menstruel, ils s’accordent cependant à incriminer des facteurs hormonaux.
Pendant la deuxième partie du cycle, les ovaires sécrètent à la fois des œstrogènes et de la progestérone destinée à réguler les premiers, mais ces hormones fluctuent et peuvent être en déséquilibre l’une par rapport à l’autre. « Soit les œstrogènes sont libérés en excès, soit la progestérone se trouve en trop faible quantité, soit encore ces deux hormones chutent trop brutalement en fin de cycle, précise la gynécologue Anne de Kervasdoué (1). En réalité, les dosages hormonaux sont similaires chez les femmes ne souffrant pas de SPM. » La cause semble donc plutôt une sensibilité exacerbée aux fluctuations hormonales. Chez certaines femmes, le moindre écart en trop ou en moins provoque des effets physiques déplaisants. De plus, chaque variation des œstrogènes influe sur le taux de sérotonine, cette hormone du cerveau si importante pour l’humeur. Par ailleurs, des carences en magnésium, calcium et vitamine B6 sont considérées comme des facteurs aggravants.
Onagre, vitamine B6, magnésium…
Selon le Dr de Kervasdoué, le SPM regroupe jusqu’à une centaine de désagréments… mais il est rare d’avoir tous les symptômes à la fois ! Pour chaque femme, il existe une « dominante » revenant périodiquement mais pas forcément tous les mois. Seins gonflés, tendus, sensibles et même douloureux, ventre ballonné et taille épaissie, jambes lourdes… La « dominante » congestive dont se plaignent davantage les femmes souffrant d’insuffisance veineuse, est liée à la rétention d’eau. Laquelle disparaît au début des règles mais, en attendant, les symptômes méritent un traitement ponctuel, des veinotoniques notamment. À condition de les prendre à doses suffisantes 2 semaines par mois, ils accélèrent le retour veineux, diminuent les œdèmes et la congestion vasculaire.
Les troubles de l’humeur semblent, quant à eux, toucher 9 femmes sur 10, à des degrés divers : sautes d’humeur et crises de larmes sans raison apparente, irritabilité, agressivité, anxiété. Quand les symptômes émotionnels sont sévères, on parle de dysphorie prémenstruelle mais la plupart du temps des compléments alimentaires - qui valent en même temps pour d’autres symptômes du SPM - sont suffisants. Les plus efficaces sont à base d’onagre, d’huile de bourrache, de magnésium et de vitamine B6. Quelques exemples : SPM600 (Dergam), Phytocyclan (Delis R&D), Feminabiane SPM (Pileje), Aromafemina de Pranarôm… D’autres produits et huiles essentielles à base de gattilier, camomille, achillée, houblon, mélisse… peuvent aussi être conseillées.
1 migraineuse sur 3 a des crises menstruelles
Les migraines cataméniales « pures », survenant exclusivement autour des règles, sont rares (7 % des cas), en revanche 1 migraineuse sur 3 a des crises menstruelles. Sans aura mais très pénibles, elles durent entre 2 jours avant et 3 jours après le premier jour des règles. Le traitement de crise est classique : un AINS (ici le paracétamol n’est pas efficace) à prendre le plus tôt possible ou même en préventif 2 jours avant les règles pendant 7 jours ; éventuellement un antiémétique de type Vogalib, et, si besoin, un triptan sur prescription. Si les crises sont sévères, conseiller une prophylaxie hormonale.
Longtemps considérée comme banale, la dysménorrhée commence à être prise au sérieux, même quand elle n’est pas le signe d’une endométriose. Les douleurs peuvent être non seulement violentes (contractions dans le bas-ventre irradiant vers la région lombaire et les cuisses) mais aussi s’accompagner de vomissements et de diarrhées, encore plus invalidants. Si l’alitement avec bouillotte, les antalgiques, les antispasmodiques, les compléments alimentaires ne suffisent pas, place à l'électrothérapie et aux anti-inflammatoires à action antiprostaglandines comme le flurbiprofène (Antadys de Théramex), à prendre très tôt pour enrayer le processus et stopper les douleurs. Quand celles-ci sont invalidantes, conseiller une contraception hormonale.
1) Dans « La vie intime des femmes ». Éditions Odile Jacob. Dernière édition 2021.
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