• Les répulsifs cutanés :
Les répulsifs cutanés (insectifuges ou repellents) ne tuent en général pas les arthropodes mais modifient leur perception olfactive. Ils se présentent sous la forme de spray, lotion, crème ou stick. Leur durée de protection varie en moyenne de 2 à 5 heures selon l’actif mais est tributaire des activités et des conditions d’utilisation (transpiration, température et humidité ambiante, baignades…).
Quatre substances actives sont présentées dans les recommandations (1) (2).
Le DEET (ou N,N-diéthyl-m-toluamide) est le répulsif le plus connu car le plus ancien. Les concentrations efficaces contre les anophèles (vecteurs du paludisme) varient de 30 à 50 % (protection efficace pendant au moins 4 heures en conditions de terrain). Il peut provoquer des irritations oculaires ou cutanées, et rarement des troubles neurologiques. Attention à éviter le contact avec les plastiques, vernis, verres de montre et de lunettes. Pour en citer quelques-uns : Insect écran zones infestées (50 %), Moustidose lotion répulsive zones infestées (30 %), Prébutix zones tropicales (30 %)…
L’icaridine (ou picaridine ou KBR3023) est efficace contre les anophèles à des concentrations de 20 à 30 %. Elle présente l’avantage de ne pas avoir d’odeur et de ne pas être huileuse sur la peau mais peut provoquer des irritations. À titre d’exemples : Insect écran spécial tropiques (25 %), Mousticologne protection extrême (25 %).
L’IR3535 (ou 3-(N-acetyl-N-butyl)aminopropionic acid ethyl Ester) s’utilise à des concentrations de 20 à 35 % (Cinq sur cinq tropic adulte 35 %, Cinq sur cinq tropic enfants 25 %, Moustifluid zones tropicales 25 %…).
Le citriodiol (mélange de cis– et trans-p-menthane-3,8 diol) s’utilise à des concentrations de 20 à 30 %.
Les indications et les modalités d’utilisation doivent être adaptées à l’âge et aux conditions physiologiques (enfant, femme enceinte) : le nombre maximal d’applications par jour ou encore la concentration préconisée peuvent être différents.
• Les moustiquaires :
Les moustiquaires font également partie intégrante de la protection. Imprégnées de deltaméthrine ou de perméthrine (imprégnation industrielle ou à l’aide d’un kit), elles ont plusieurs propriétés : elles dissuadent les moustiques d’entrer dans l’habitation, elles ont un effet excitorépulsif (les moustiques sortent plus rapidement), elles perturbent le comportement des moustiques et ont un effet létal. Monoplace ou biplaces, de forme pyramidale, conique ou encore rectangulaire, adaptées aux poussettes, aux lits de bébé, aux chapeaux à l’intérieur ou à l’extérieur, elles se réimprègnent tous les 6 mois pour la plupart, elles résistent à 10 à 20 lavages en moyenne. À titre d’exemples : Cinq sur cinq moustiquaire imprégnée, Treck ou Totem Pharmavoyage moustiquaires imprégnées…
• Les vêtements imprégnés :
Comme les moustiquaires, les vêtements s’imprègnent avec des sprays ou des solutions de trempage contenant de la perméthrine. Ils se portent en complément des répulsifs cutanés et ne doivent pas se substituer la nuit à la moustiquaire (cinq sur cinq tropic spray vêtement, Insect écran vêtement, Mousticologne protection extrême spécial vêtements, Biovectrol tissus…). Le nombre de lavages avant réimprégnation et la durée d’efficacité dépendent de chaque produit.
•Combattre les idées reçues
- « Il n’y a des risques que le soir » : Il n’y a pas que le soir que l’on risque d’être piqué ! Si les moustiques anophèles qui transmettent le paludisme piquent habituellement entre le coucher et le lever du soleil, ils s’adaptent de plus en plus en piquant plus tôt dans la journée. De plus, les moustiques du genre Aedes qui transmettent la dengue ou le chikungunya piquent habituellement le jour.
- « Avec la climatisation, il n’y a pas de risque » : La climatisation diminue l’agressivité des moustiques mais ne les empêche pas de piquer, elle ne doit pas dispenser des bonnes pratiques de protection, en particulier de l’usage de la moustiquaire, et éventuellement en mesure d’appoint complémentaire des insecticides en bombes ou en diffuseurs électriques. À l’extérieur et dans les vérandas, les serpentins fumigènes peuvent constituer des répulsifs supplémentaires efficaces.
- « Mon remède radical est l’huile essentielle de citronnelle » : L’huile essentielle de citronnelle n’est pas recommandée comme répulsif antimoustique dans les pays à risque de transmission vectorielle (l’efficacité des huiles essentielles est inférieure à 20 minutes en général). De la même façon, les bracelets anti-insectes, les appareils à ultrasons, la vitamine B1, l’homéopathie… ne doivent pas être utilisés car ils ne font pas partie des recommandations (efficacité non démontrée).
2) Société de Médecine des Voyages (SMV) et Société Française de Parasitologie (SFP), Protection personnelle antivectorielle ou Protection contre les insectes piqueurs et les tiques, Recommandations de bonne pratique, 2010.
Pour en savoir plus : Pour savoir si les moustiques vecteurs de maladies sévissent dans un pays de destination et donner le conseil approprié, vous pouvez cliquer sur www.pasteur.fr (rubrique Santé, Centre médical), ou encore sur l’application smartphone de Vidal : Vidal du voyageur.
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