LES CURES THERMALES
• À quoi elles servent. À réduire la prise de médicaments, à faire une pause thérapeutique, à mieux supporter les effets secondaires de certaines thérapeutiques. Mais aussi à corriger des comportements et, de plus en plus, à assurer une éducation thérapeutique des patients. L’éloignement du milieu familial et la rencontre d’autres patients souffrant de la même maladie jouent aussi un rôle bénéfique.
• Les indications. En France, les cures thermales de 18 jours sont prescrites dans 12 domaines thérapeutiques définis par la Sécurité sociale. Elles sont principalement liées à la composition des eaux de la station (biocarbonates, sulfates, chlorures, magnésium, calcium...) et des produits thermominéraux qui y sont utilisés, ainsi qu’aux compétences et techniques de soins développées et mises en œuvre sur chaque site.
– Rhumatologie : arthrose, lombalgie chronique, rhumatismes inflammatoires en dehors des poussées (polyarthrite, spondylarthrite, rhumatisme psoriasique), sciatique, douleurs dorsales post-opératoires, séquelles de traumatismes ostéo-articulaires, fibromyalgie, séquelles d’algodystrophie...
– Voies respiratoires : asthme, rhinite, rhinosinusite, otite ou pharyngite chronique, trachéite spasmodique, BPCO...
– Phlébologie : insuffisance veineuse avec ou sans troubles trophiques, cicatrisation des ulcères veineux, séquelles de phlébite, lymphœdème...
– Dermatologie : dermatoses chroniques de l’enfant et de l’adulte, notamment psoriasis et dermatite atopique, cicatrices hypertrophiques de brûlures, prurit, urticaire rebelle...
– Neurologie : névrite, polynévrite, zona, séquelles motrices et vasculaires (hémiplégie notamment) ou périphériques (poliomyélite, syndrome de Guillain-Barré), fibromyalgie, dystonies neuromusculaires et neurovégétatives...
– Affections psychosomatiques : troubles anxieux et dépressifs, asthénie, troubles du sommeil...
– Affections digestives et maladies métaboliques : colopathie fonctionnelle, colite inflammatoire, diverticulose intestinale, constipation sévère, surcharge pondérale, diabète de type 2...
– Affections urinaires et maladies métaboliques : infections urinaires chroniques, séquelles de lithiase ou lithiases récidivantes, prostatite récidivante...
– Gynécologie : douleurs pelviennes chroniques, stérilité par séquelles infectieuses...
– Maladies cardio-artérielles : artérite des membres inférieurs, hypertension artérielle, angor chronique, maladie de Raynaud...
– Affections des muqueuses buccolinguales : parodontopathie, mycose buccale, aphtose,
lichen plan, glossite...
– Troubles du développement de l’enfant : principalement retard staturo-pondéral, instabilité psychomotrice, énurésie.
La plupart des stations ont une double orientation, par exemple rhumatologie phlébologie, ce qui permet aux couples de choisir la même station pour deux affections différentes.
• Les preuves d’efficacité. 97 % des curistes disent ressentir les effets durables de leurs cures mais, depuis quelques années, l’Association française pour la recherche thermale (AFRETH) s’attache à apporter des preuves de leur efficacité à travers des étu-des scientifiques rigoureuses. L’étude Stop-Tag (2008) a ainsi démontré que le thermalisme à orientation psychosomatique avait une efficacité supérieure à celle d’un médicament de référence dans les troubles anxieux généralisés.
L’étude Thermarthrose (2009) a prouvé que les effets d’une cure adaptée sur la douleur et les capacités fonctionnelles étaient supérieurs à ceux des traitements habituels, non chirurgicaux, contre la gonarthrose, et durables. L’étude Maâthermes (2010) a montré qu’une cure de 3 semaines était une alternative efficace et sans effets secondaires à la prise en charge du surpoids. L’étude PACThe, publiée récemment dans l’European Journal of Cancer, démontre l’amélioration de la qualité de vie (anxiété et dépression, activité physique, contrôle pondéral, sommeil, consommation de biens de santé) dans les suites de cancer du sein en rémission complète. Les résultats positifs d’études sur les périarthrites de l’épaule (Rottapharm) et l’insuffisance veineuse (Therme & Veines) sont attendus, d’autres sont en cours ou en préparation dans la BPCO, le psoriasis, la lombalgie chronique, l’addiction aux médicaments, etc.
• Les soins. Selon les pathologies et les cas (la prise en charge est semi-personnalisée), la cure comprend, à des horaires fixés à l’avance, des soins externes, utilisant les eaux, le plus souvent chaudes : douche au jet, applications de boues, irrigation, pulvérisation, massages sous affusion, jets hydromassants en immersion, exercices en piscine, inhalations, aérosols, exercices respiratoires, bains buccaux... Et parfois des cures de boisson. S’y ajoutent, en fonction de l’affection, des exercices physiques et des séances de psychothérapie, de relaxation et d’éducation du patient.
• La prise en charge. L’accord de l’assurance-maladie est acquis en l’absence de réponse dans les 15 jours qui suivent l’envoi du formulaire de demande de prise en charge rempli par un médecin (ou un chirurgien-dentiste pour les affections des muqueuses buccolinguales). Les modalités de prise en charge varient selon qu’il s’agit du régime général de la Sécurité sociale ou de régimes particuliers (agricole, minier, commerce, travailleur indépendant). Tous les établissements appliquent le tiers payant. Le taux de remboursement est de 65 % pour le traitement thermal et de 70 % pour les honoraires médicaux, mais de 100 % pour les maladies professionnelles et les accidents du travail. Le remboursement des frais d’hébergement et de transport est sous condition de ressources, dont le plafond est fixé chaque année. Sauf, là encore, pour les maladies professionnelles ou les accidents du travail.
• Compléments et mini-cures. La plupart des stations proposent aujourd’hui des soins plus spécifiques, complémentaires des cures proprement dites, non remboursés mais généralement peu coûteux. Exemples : cure renforcée Psoriasis ou Dermatite à Molitg-les-Bains (Pyrénées orientales) ; programme Spécial maigrir à Vichy (Allier) ; programme No stress contre le burn-out à Bagnères-de Bigorre (Hautes-Pyrénées) ; forfait Lombalgie à Luchon (Haute-Garonne).
Les cures courtes de 5, 6 ou 9 jours s’adressent, elles, à ceux qui ont peu de temps ou qui veulent essayer avant d’entrepren-dre une cure de 3 semaines. Dans les deux cas, elles sont bénéfiques mais non remboursées.
Exemples : Cure Vitazen antistress à Allevard (Isère), Ossentiel à Dax (Landes), Lympho’
Thermes pour le lymphœdème du bras à Luz-Saint-Sauveur (Hauts-Pyrénées), module maladie de Raynaud à Bains-les-Bains (Vosges), cure fibromyalgie à Saint-Amand-les-Eaux (Nord)...
THALASSOTHÉRAPIE
• Les objectifs. Les soins en eau de mer ou à base d’eau de mer et d’algues visent surtout à se détendre, à détoxifier l’organisme, se revitaliser, se reprendre en main, retrouver la forme, perdre du poids et lutter contre le vieillissement.
Mais les centres de thalasso prétendent de plus en plus avoir des effets préventifs et curatifs, en organisant des séances de pédagogie pratique, de sophrologie, de luxthérapie, des activités physiques adaptées, etc. Par exemple contre le mal de dos et les douleurs musculaires ou articulaires à Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques), le stress et l’insomnie chronique à Dinard (Ille-et-Vilaine), le diabète à Saint-Jean-de-Monts (Vendée).
• Les prix. Ne bénéficiant d’aucune prise en charge, les séjours en centres de thalasso sont évidemment plus coûteux, d’autant que ceux-ci sont situés dans un bel environnement, de la Normandie et la Bretagne à la Corse en passant par la Côte Basque. Mais ils varient beaucoup en fonction du luxe de l’établissement et du raffinement des soins. La tendance est, là aussi, aux mini-cures, moins chères, de 3, 4, 5 ou 6 jours.
Article précédent
Monsieur Simon R., 64 ans
Article suivant
Lentement, mais sûrement, le combat contre le paludisme progresse
Les atouts maîtres de la lutte antimoustique
Questions autour d’une trousse à pharmacie
Monsieur Simon R., 64 ans
Ces voyages qui font du bien au corps
Lentement, mais sûrement, le combat contre le paludisme progresse
Petite liste de lecture pour voyageur prudent
De la santé au quotidien à la trousse du voyageur
La pharmacie du bout du monde
Quatre-vingts ans, le bel âge pour voyager !
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion