Avec la crise sanitaire, plusieurs mesures pour favoriser le « sans contact » sont mises en place dans les officines.
Au comptoir, il s'agit surtout de respecter la distanciation sociale et de toucher le moins possible les affaires du patient. Une première mesure, qui concerne d’ailleurs tous les commerces a ainsi donné la possibilité de réaliser des paiements sans contact jusqu’à 50 euros, depuis le 11 mai. De plus, spécifiquement pour les officines, avec l’essor de la téléconsultation durant l'épidémie, les ordonnances sont souvent dématérialisées et directement envoyées par le prescripteur aux pharmacies, ce qui évite au patient de les toucher.
Après l’ordonnance, il est également possible d’éviter de manipuler la carte Vitale en plaçant le lecteur sur le devant du comptoir, pour qu’il soit utilisé uniquement par le patient. D’autres pharmaciens ont opté pour la systématisation du mode dégradé pour les feuilles de soins. Ainsi, ils n’utilisent plus la carte Vitale de patient et signent eux-mêmes les feuilles CERFA qui seront transmises par scan à l'assurance-maladie.
Par ailleurs, les officinaux n’ont pas manqué d’idées pour réorganiser l’espace de l’officine afin de limiter les contacts. Certains ont instauré une file d’attente à l’extérieur de la pharmacie, avec espace d’un mètre entre les patients, ou des parcours fléchés, avec un sens de circulation dans le front officine. D’autres ont mis à disposition des solutions hydroalcooliques (SHA) à l’entrée, ou encore installé des hygiaphones en plexiglas, des cordons ou parfois seulement de caisses de grossiste répartiteur devant les comptoirs pour garder une distance de sécurité avec les patients.
Des services se sont également développés dans un objectif de sans contact : des drive-in, des clics & collect… et surtout, le portage à domicile, qui a pris une ampleur considérable durant la crise.
L'avènement du télésoin
La profession s'est également rendu compte que le télésoin - c’est-à-dire la réalisation à distance d'un entretien pharmaceutique, par vidéotransmission - était un moyen efficace de prendre en charge les patients sans risque de contamination. Mais, au départ de la crise sanitaire, la réglementation n’autorisait pas les pharmacies à réaliser ce nouvel acte. Toutefois, certaines initiatives en région se sont mises en place dès le début de la crise. Par exemple, dans les Hauts-de-France, l’outil régional de télésoin « Prédice » a été mis à disposition des pharmaciens. Il leur permet - à distance - d'effectuer des entretiens pharmaceutiques, de dispenser des conseils suite à une livraison de médicaments à domicile, de faire une transmission sécurisée de l’ordonnance du patient depuis son domicile, ou encore un paiement à distance par le patient.
Puis le télésoin a fini par être officialisé, via un arrêté du 18 mai. Ce texte autorise les pharmaciens à réaliser des télésoins pour les entretiens pharmaceutiques (AVK, asthme bilan partagé de médication) dans le but de faire face à l'épidémie de Covid-19. Seul problème : le télésoin ne peut être mis en place qu’après avoir effectué un premier entretien en face-à-face avec le patient. Durant la crise, le télésoin ne concerne donc que les patients ayant déjà commencé les entretiens pharmaceutiques, et ne permet pas d'inclure de nouveaux venus. Mais l'épidémie lui a fait faire son entrée, de façon pérenne, dans les officines.
Article précédent
Une recherche tous azimuts
La saga des masques
Priorité à la protection de l’équipe officinale
Et vous, comment avez-vous vécu cette crise ?
Retour en images
Retour en images
Le confinement dope la vente en ligne
Le pharmacien à la rescousse
TROD Covid : tester ou ne pas tester en pharmacie ?
Vos témoignages au fil de la crise
Le monde solidaire de la pharmacie
Hydroxychloroquine, le miroir aux alouettes ?
Une recherche tous azimuts
Les victoires du « sans contact »