En travaux depuis plus d’un an, le chantier consacré à la formation professionnelle en pharmacie est achevé. Les partenaires sociaux ont finalisé un accord de branche qui met la convention collective aux normes de la loi Rebsamen de mars 2014. Cette loi a notamment instauré les entretiens professionnels et le compte personnel de formation (CPF) en remplacement de l’ancien droit individuel à la formation (DIF).
« Rénover le dispositif conventionnel de la formation et lui donner une nouvelle impulsion était devenu une priorité », souligne Philippe Denry, président de la commission des Relations sociales et de la Formation professionnelle de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).
Sur près de 35 pages, l’accord de branche trace les grands principes : développer le recours à la formation ouverte et à distance, ou e-learning, inciter les entreprises officinales à élaborer chaque année un plan de formation, permettre à tous les salariés d’élaborer un projet de carrière et d’en discuter a minima tous les 2 ans avec l’employeur à l’occasion de l’entretien professionnel, articuler le CPF avec les autres dispositifs de formation.
Parmi les nouveautés, « le congé supplémentaire de 5 jours, dont bénéficient les apprentis pour préparer leurs examens, est étendu aux contrats de professionnalisation. Quant à la prime tutorale versée au maître d’apprentissage, elle passe de 10 à 15 points conventionnels de salaire », précise Philippe Denry.
Le coût de l’apprentissage allégé
Les fondations de la formation professionnelle consolidées, les partenaires sociaux ont également restauré la classification des emplois de préparateur. C’est l’objet du second accord de branche définitivement inscrit dans le marbre. Le coefficient 230 de début de carrière est supprimé et remplacé par le coefficient 240.
Pour échelonner la progression dans la classification, deux nouveaux coefficients font leur entrée : un coefficient intermédiaire, le 250 ; et un coefficient de fin de carrière, le 320. En contrepartie, la rémunération des apprentis est revue à la baisse, avec respectivement 130 euros de moins par mois la première année, et 118 euros de moins par mois la seconde année.
En conjuguant ces mesures, « les partenaires sociaux souhaitent lever un frein à l’apprentissage en allégeant son coût et valoriser le préparateur diplômé par rapport au jeune en formation. Auparavant, un préparateur au coefficient 230 ne gagnait que 100 euros net de plus qu’un apprenti. Ce différentiel était insuffisant », explique Philippe Denry.
Ces deux accords ont fait consensus auprès de la FSPF et de l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF). L’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) a uniquement ratifié celui consacré à la classification des emplois de préparateur. Aucun syndicat de salariés n’a exercé son droit d’opposition. Ces nouvelles dispositions entreront en vigueur après parution au « Journal officiel » des arrêtés d’extension et s’appliqueront en même temps à toutes les pharmacies, indépendamment de leur appartenance à une organisation patronale.
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